mardi 13 septembre 2011

Polyamour et cuisine équipée à tous les étages.

Élargissons un peu notre regard pour parler des mœurs contemporaines et indirectement de nous, vous qui profitez chers lecteurs et chères lectrices de nos pérégrinations intellectuelles et sensuelles.

Aujourd'hui, c'est le polyamour qui nous intéresse ici. Une vision assez particulière des relations affectives qui peuvent lier des êtres. Nous l'avons d'ailleurs connu avant même de connaître le mot et c'est en fouillant dans l'histoire des hippies que nous avons fini par tomber sur ce terme et comprendre qu'il regroupait un ensemble de pratique au moins aussi large que le libertinage.

Si vous parcourez la communauté des libertins, vous croiserez certains polyamoureux, ils existent aussi bien dans les couples que chez certains célibataires. Plus peut-être chez ces derniers car ils assument plus facilement le polyamour qu'un couple plus classique. Le célibataire étant moins en prise avec la jalousie.

Techniquement, le polyamour est le fait d'aimer plusieurs personnes. La sexualité n'est pas toujours centrale par ailleurs. Le polyamoureux ne joue pas dans la cour des "fuck friends" ou autre dragueurs à la petite semaine. Il engage ses sentiments et peut développer plusieurs relations affectives.



Psychologiquement parlant, le polyamour est aussi simple que naturel. Il part du postulat que l'on peut aimer plusieurs personnes. Qui a été parent sait que l'on peut aimer plusieurs enfants en même temps, le constat est le même pour les amours adultes qui, compte tenu de l'intimité sexuelle qui créée une proximité des affects, rien n'interdit alors que les sentiments se répandent et s'épanouissent au gré des opportunités. Un sentiment n'en chassant pas un autre pour autant. Le polyamoureux n'est pas pour autant un papillon.

Il existe en réalité de nombreux polyamoureux qui s'ignorent. Les hommes ou les femmes qui développent des relations extra conjugales sont souvent des polyamoureux qui ont quelques difficultés à assumer leur besoin d'amour plus large. Je parle évidemment de réelles relations affectives, car certains pratiquent l'adultère comme on irait au supermarché acheter une boite de pringles et pour ceux là, je vous invite à relire notre article sur la séduction.

Mais si l'adultère version affective est l'antichambre du polyamour, ce n'est pourtant pas la définition que souhaitent donner ces derniers. Vieux reste judéo-chrétien, le besoin de transparence est important et il suffit de lire les blogs sur le polyamour pour se rendre compte combien la transparence est centrale dans le polyamour. Pourtant certains se défendent d'une transparence absolue, arguant que l'objectif est d'abord de ne pas blesser l'autre et qu'il vaut mieux un joli jardin secret qu'une crise.

En réalité le polyamour a certainement pour source d'inspiration le nouvel ordre amoureux de Fourier. Utopiste parmi les utopistes, Charles Fourier avait déjà en son temps compris que le mariage était une forme d'asservissement des femmes et que l'inégalité entre les sexes étaient patentes. Presque deux siècles avant notre ère, Fourier proposait un modèle qui soit moins contractuel vis à vis de la société qu'entre les individus. Et surtout, probablement peut-on voir là une des formes du polyamour et surtout du libertinage contemporain, il avait compris qu'il fallait différencier l'amour céladonique de l'amour matériel. En d'autres termes, l'amour sentimental de l'amour physique. Et il proposait aussi l'amour pivotal, sorte de synthèse hégélienne de ces deux formes d'amour qui permet à l'individu de conserver un socle stable tout en allant butiner ailleurs.

Polyamour, Amour pivotal, nous avons connu un peu ces formes d'amour au tout début de nos rencontres. Nous avons vécu avec des femmes jusqu'à développer des sentiments croisées qui ne simplifiaient pas les choses mais, après tout, point de grand plaisir sans mise en danger. Et au final, c'est cette expérience là, dans un hors cadre social nous a appris à faire tomber les masques des faux sentiments et des faux penchants sensuels et aussi à se méfier des mots. Certains détails nous restent en mémoire, durant notre première histoire, la néréide parlait d'aimer en liberté, et la seconde parlait de nous trois comme un couple. Les mots en réalité étaient impuissants à définir ce type de relation, des milliers d'années de moralité délétère n'ont pas permis à nos langues de décrire toutes les subtilités des relations amoureuses.

Polyamour, libertinage contemporain, Amour pivotal, il y a finalement une inventivité amoureuse en l'humain qui ne peut se réduire à quelques pratiques ou quelques contrats ordinaires. Notre liberté de donner et de recevoir est infinie.

1 commentaire:

  1. Plus je te lis mon cher O., plus j'ai envie de vous rencontrer.
    Bertrand.

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