mercredi 31 août 2011

Aime moi et nage

Il est de coutume sur certains sites libertins de s'échanger des témoignages d'amitié quand la rencontre a été belle.  Certains utilisent cela comme un tableau de chasse, d'autres, comme nous, pensent que c'est plutôt un témoignage d'amitié, un lien plus intemporel que la rencontre furtive.
Voici quelques uns des témoignages que nous avons écrits et que nous avons reçus pour vous donner un aperçu de ce petit monde.

"Nous avons gravement péché, et pourtant, ce fut bien innocent. Le crime est dans l'intention plus que dans l'acte. La justice pèse le sentiment, non le geste. Mais quelles furent nos intentions à votre égard, vous seuls, qui les éprouvez, pouvez en juger. Nous nous remettons tout à votre examen, Nous abandonnons tout à votre témoignage. C'est la concupiscence, plus qu'une affection véritable, qui nous a lié à vous, le goût du plaisir plutôt que l'amour. Et pourtant, du jour où ces voluptés apparurent, toutes les tendresses qu'elles nous avaient inspirées formèrent un lien indefectible. A très bientôt les amis."

"Quand la "liberté du désir" prend tout son sens… Vous nous avez tout d'abord enchantés, puis régalés et, depuis que nos yeux se sont croisés, ce ne fut qu'une cascade de sentiments allant rinforzando ! … on en redemande, encore, encore… et encore !"

"Ils ne connaissent pas les modes interlopes. Ils ont l'âme nue, le cœur offert et les bras ouverts. Lèvres sensuelles. Yeux langoureux. Nez fiers. Seins menus, corps de rêve. Ils font l'amour comme on écrit un roman de mille pages, ils sont les grammairiens du désir. Infatigables, aisés, ils capturent l'instant. On tangue, on tangue comme sur un bateau, le grincement du lit devient le chant des cigales, le froissement des draps une brise légère, les soupirs des unes et des uns le chant des sirènes et la complainte des marins."

"S'il existait une communauté des libertins authentiques, et qu'elle se cherche des ambassadeurs auprès de ceux qui la jugent avec méfiance ou hostilité, elle ne pourrait pas en trouver de meilleurs que ce merveilleux couple. Les rencontrer a été une expérience émotionnelle intense. Tous les ingrédients y sont, non seulement la cuisine, mais aussi la gentillesse, la culture, l'humour, la tendresse... une véritable symbiose, qui réconcilie les valeurs familiales et celles du plaisir. Merci pour tout ce que vous nous avez apporté !"

"Au commencement était le verbe et le verbe était auprès d'eux. En eux était la vie, et la vie fut notre lumière. Puis la lumière s'est faite chair et la chair s'est faite vie. Nous vînment chez eux et nous reçûmes grâce sur grâce. le sang se fit feu et la parole se fit chair. La chair devint une idôle et une beauté. Rien ne souffrit ni de pathos ni de logos, Tout fut luxe, calme et volupté. Ils sont les logbas vivants des dahoméens. Ils sont le dharma de l'érotisme occulte. Ils sont l'Illiade qui vous fait vivre l'Odyssée. Ils sont l'impossible synthèse d'Apollon et de Dionysos. Ils sont les dieux vivants d'un culte oublié, où chaque instant est une éternité où chaque espace une infinité."


Glamour-"amas" et poils...

Les libertins sont très sensibles à l'apparence et au glamour. Il suffit d'entrer dans un club pour se rendre compte combien les femmes sont sensibles à leur apparence, à leur vêtements. En ce sens, même s'il existe de libertins naturistes, le libertinage se vit habillé, et qu'importe que l'habit soit fait de lingerie, de robes courtes, de bas ou de muscles ou de corps sportifs.. épilés

Oui, cela peut prêter à sourire, mais les poils sont souvent souvent proscrits dans le libertinage; le corps doit se montrer paradoxalement dans sa nudité la plus crue et la plus enfantine alors même qu'il doit être apprêté.

Sans entrer dans les théories fumeuses sur la biologie du poil ou les faux semblants sur le confort ou la beauté qui ne sont que des justificatifs de la mode, il convient plutôt de regarder sa réalité sociologique. Sa disparition progressive à partir des années 90 est essentiellement une mode qui est venue de la pornographie, soucieuse d'en montrer toujours plus, de se rapprocher au plus près de l'intimité du corps.

Cette mode de l'absence de poils n'est d'ailleurs pas spécifique au libertinage, on retrouve d'ailleurs la philosophie des "tous à poil et sans poil" sur des sites naturistes qui cherchent souvent à justifier pour d'obscures raisons prophylactiques la nécessité de vivre sans poil.

Mais on peut aller encore un peu plus loin dans la réflexion sur le poil et voir en quoi il vient spécifiquement  mettre à nu notre sexualité contemporaine. La suppression de nos effets capillaires peut s'interpréter comme un retour à l'enfance, à ce paradis perdu où la sexualité n'est pas encore entachée du péché.

Le corps nu contemporain n'est pas communiste, il est fasciste. Il prône la force brute plutôt que l'échange ou le partage. Les affiches du siècle dernier le montraient, mais nos publicités actuelles ne sont pas non plus innocentes. Dans l'iconographie actuelle, dans cette tentative de nous imposer un modèle, les femmes apparaissent plus androgynes et sportives que lascives (comparez avec les tableaux du 18ème siècle si vous en doutez), et la virilité des hommes n'y existe que dans le muscle ou la lascivité. On trouble les genres, on tend un pont invisible entre les sexes ce qui contrairement à ce que certains voudraient croire (féminisation de la société et autre blabla) n'est rien d'autre qu'une fusion des êtres, car la femme reste femme et l'homme reste homme dans cette iconographie moderne. Il ne s'agit que d'amour et de désir.

L'iconographie moderne est pleine de désirs, la société moderne déborde de désirs en tout genre, c'est la sexualité au degré le plus bas de l'échelle, celle de la séduction et de l'envie, celle du possible non encore réalisé. Une société en puissance qui attend de passer en acte. Comme des enfants qui attendent de maturer. C'est notre monde moderne, fortement régressif dans ses désirs.

Aussi n'est-il pas surprenant que le poil qui différencie l'adulte de l'enfant soit une espèce en voie de disparition.

Saphisme et ambisexualité

Ah, voilà un sujet qui doit forcément intéresser les libertins et les non libertins ! La question de la bisexualité (que nous préférons nommer ambisexualité, nous allons expliquer pourquoi) revient souvent sur le tapis ou la moquette pour faire un mauvais jeu de mot...

De nombreux couples affirment que leur femme est bisexuelle, quelques couples sont tous les deux bisexuels mais c'est un peu plus plus rare.

En réalité la nature est très bien équilibrée, et si l'on quitte le petit monde du libertinage, aucune étude sérieuse ne peut affirmer qu'il existe plus de femmes bisexuelles que d'hommes bisexuels.

Mais la réalité n'est pas celle de l'imaginaire et dans cet imaginaire, la bisexualité féminine a une place importante. Du côté des hommes d'abord, car le fantasme de pouvoir observer deux femmes ensemble ou de coucher avec deux femmes est un fantasme très ordinaire, dont l'origine est assez infantile. Le fantasme de deux femmes faisant l'amour étant très différent de la réalité. On pense aux caresses, à la douceur, à cet amour enfantin et puéril, un peu comme un paradis perdu. Mais discutez avec des vraies lesbiennes et vous découvrirez que oui, il y a de la douceur mais qu'il y a également une forme de lutte comme dans tout ébat sensuel.



Les libertins, à notre connaissance ne se fient majoritairement qu'à l'image d'épinal de la bisexualité. Certaines femmes (ou hommes) se disent d'ailleurs bi-curieux. Loin d'aller jusqu'à la pénétration ou l'usage de godemichets, ils restent dans les caresses, certaines femmes refusant même le cunilingus avec d'autres femmes, et certains hommes bi de faire ou de recevoir une fellation.

C'est en partie pour cela que nous préférons parler d'ambisexualité dans le libertinage. L'homosexualité pleine et entière n'est pas très présente. La bisexualité servant souvent de jeu et de prémices à un acte sexuel plus classique, plus hétérosexuel ou génital pour être précis. Et l'ambisexualité sert souvent de prétexte pour glisser, le saphisme apparaissant plus doux comme approche pour les couples que le choc frontal homme / femme.

Nous sommes nous mêmes un couple dont la femme est ambisexuelle, l'expérience ayant été poussée très loin puisque nous avons accepté que les femmes se rencontrent sans les hommes et il nous arrive de rencontrer des femmes qui sont plus proches de l'homosexualité que de la bisexualité.

Pourtant, les amours libertins ne sont pas les amours hétérosexuels ou homosexuels. Et heureusement même; la palette de couleurs qui existe entre ces deux pôles est vaste. On pourrait même borner verticalement en incluant les voyeurs / exhibitionnistes d'un côté et les adeptes de la domination / soumission de l'autre, chacun pouvant se positionner sur les abscisses et ordonnées de cette croix des plaisirs.

Le libertinage est un jeu des plaisirs avant d'être la condition des plaisirs, voilà ce qu'il faut surtout retenir.

l'avenir d'une illusion

Nous prenons ce titre volontairement en référence à l'ouvrage de Freud pour faire une petite analyse du libertinage.

Freud avait compris il y a un siècle que la culture et la civilisation se sont fondés sur la privation des pulsions. C'est en différant son plaisir que l'on cumule le savoir; c'est par la frustration des pulsions que se forment le tissu social et le tissu culturel d'une civilisation. Les interdits et les lois ne sont comme le disait Lacan que les lois du désir.

Le passage de la tribu à la civilisation s'est historiquement fait par les grandes religions qui ont été les premières à légiférer la société pour transcender l'individu et le local.

Mais les pulsions ne sont pas éteintes pour autant et l'homme conserve toujours un lien avec son origine animale et tribale. Comme un retour du refoulé, la pulsion vient se déplacer dans des actes ou des créations humaines; l'art, la science, la séduction, la parole que nous pourrions également associer à une pulsion sexuelle détournée; quand la folie ou la névrose ne fait pas du conflit entre la règle et la pulsion une crise impossible à résoudre.

Qu'en est-il alors du libertinage ? Comment se situe cette praxis et cette philosophie de la vie dans le social ?

Ne restons pour l'heure que sur la praxis, nous reviendrons plus tard sur les concepts et les idées qui sont sous-jacentes, mais pour un observateur qui découvre ce petit monde, il apparaît rapidement que le libertinage a les mêmes fonctionnement que les sociétés tribales.

Contrairement à l'imaginaire populaire qui voit en la tribu un lien de parenté et de culture, Morton Fried a montré au contraire que ce qui caractérise une tribu est beaucoup plus hétérogène que la simple culture, rituel ou tradition. Ainsi la caste des libertins ne peut se résumer à une seule pratique, un seul rituel; la sexualité y est protéiforme et emprunte ici et là les savoirs.

Les libertins s'enferments sous l'étiquette "libertin" mais les différences entre eux sont multiples et les rites, les codes et l'éthique diffèrent sensiblement d'un sous-groupe à un autre.

Au début, nous pensions que le libertinage se différenciait sensiblement par son éthique particulière, qui place le bien individuel au dessus de la règle sociale; mais ce n'est pas si simple. Les libertins, s'ils sont plus proches d'une éthique à la spinoza que d'une morale à la Kant, sont souvent pétris de règles et de principes qu'ils placent comme des vertus intouchables, dernier bastion ou vestige d'une peau sociale qui les protège notamment du polyamour, de l'affectif; car aimer un autre peut faire voler en éclat le couple libertin qui est plutôt fusionnel dans ses grandes tendances.

Les libertins d'aujourd'hui ne sont pas forcément les libertins du XVIIIeme siècle, le sulfureux est passé, aller contre la norme n'est pas la jouissance première. Nos rencontres nous ont plutôt amenés à observer une quête particulière de l'altérité, une forte recherche de lien social et de paroles libérées des convenances dans une société qui prône la performance.

On pourrait croire à priori que l'orgasme multiple et la multiplication des partenaire est la quête des libertins, il n'en est rien; la vraie pulsion qui fait retour ici, c'est le compagnonnage et le désir brut, débarrassé de ses normes.

Homme / Femme, mode d'emploi...

L'homme et la femme n'ont pas la même sexualité. Ils se croisent. Sous cette évidence, il nous faut nous expliquer et faire tomber quelques mythes....

L'homme se durcit en amour, la femme se ramollie. Chacun accepte cela, la biologie de nos corps ne nous trompe pas. Mais il faut aller plus loin. La sexualité féminine pour des raisons sociales est plus périphérique que celle de l'homme. Le corps dans son entier s'érotise dès son plus jeune âge tandis que celui du garçon se concentre sur l'érection et le pénis. Avec l'âge et l'expérience, les hommes découvrent qu'ils peuvent avoir du plaisir par d'autres biais ; l'imaginaire, les caresses, la prostate alors que la femme fait une découverte inverse. Elle érotise son vagin et le morcelle, découvrant des différences de sensations entre la périphérie et la profondeur.

L'homme et la femme sont des êtres sexués étonnants.

Faisons tout de suite tomber plusieurs mythes. Le plaisir de la femme n'est ni clitoridien ni vaginal. Le clitoris est un organe dont on ne voit que la surface de l'iceberg, il se prolonge à l'intérieur du vagin et parler de l'un ou l'autre est une erreur. Le plaisir de la femme est plus sensible au désir, à un pénis « dur » qu'à la dilatation de son vagin. La taille ne fait rien à l'affaire, sinon pour l'imaginaire qui n'est pas sans intérêt non plus. La beauté d'un gros phallus est aussi excitante que celle d'un beau corps de femme pour les hommes.

Et le plaisir n'est pas lié à l'orgasme. Nos discussions avec des couples, des femmes ou des hommes nous le confirment. On peut jouir d'un maigre plaisir ou ne pas jouir d'un grand plaisir. L'orgasme est une affaire de mécanique biologique, le plaisir une affaire de désir et donc d'esprit.

Nous sommes des mammifères, nous sommes des mammifères doté du plus gros cerveau que la nature a voulu nous donner. Et ce cerveau est doté sur la face avant d'un zone dont la fonction principale est l'empathie. Nous sommes des êtres sociaux. C'est ainsi que nous avons dominé les autres espèces ; non pas par notre force ou nos capacités physiques de survie mais par l'intelligence et l'imagination dont nous sommes capables.

Il en est de même dans le libertinage. Le libertinage est un jeu, il fait appel à l'imaginaire et à l'empathie. Quand les couples parlent de feeling ou d'affinités, il ne s'agit que de cela. Leur plaisir, notre plaisir n'est rien d'autre que le même sentiment qui anime deux amis qui se rencontrent et se découvrent.

La jail'house-i … (la jalousie)

Nous parlions dans un billet précédent que le désir est de la même étoffe que la jalousie. Cela mérite une explication.

Il faut au préalable accepter que le mariage jusqu'à très récemment n'était pas d'amour. Le mariage est un contrat. Pour qui est un familier de l'histoire, le mariage d'amour, est un fait très récent dans nos civilisations que l'on peut dater du début du 20 ème siècle. Auparavant la femme était un bien et les mariages servaient essentiellement à consolider les biens patrimoniaux. Que le chevalier aille en croisade, le troubadour était là pour la saillie de la dame. L'amour courtois qui s'est développé dans nos sociétés occidentales est l'un des prémices du libertinage ; une forme d'adultère libre.
Mais le vrai libertinage prend sa source chez les goliards, ces prêtes sans paroisse qui battaient la campagne et les culbutaient les femmes esseulées et plus encore sous Philippe d'Orléans qui avait une zone franche au palais royal où la liberté des mœurs allait de pair avec la liberté de parole.

Mais tout ceci nous éloigne du sujet, la jalousie. En quoi le danger et le désir sont de la même étoffe. Il faut au préalable comprendre ce qu'est la jalousie et son lien avec le narcissisme et pourquoi le libertinage prend sa source là où on ne l'attend pas.

Nous mettrons de côté pour l'instant la différenciation des sexes.

Mais nous avons remarqué lors de nos discussions avec des couples que le point de chauffe et celui de la libération reste celui central de la jalousie.

Il est assez aisé de comprendre que dans un couple formé de deux individualités les désirs ne sont qu'un compromis. Le libertinage ouvre donc la boite de pandore des fantasmes (non sans risque) et les premières expériences sont souvent le lieu d'un questionnement intérieur concernant la jalousie. Accepter en son fort intérieur de voir son partenaire avec un autre peut être source d'angoisse au début. L'impression de ne plus être aimé, l'impression que l'autre peut apporter plus de plaisir, l'impression que son conjoint ou sa conjointe est en de meilleur main est source de trouble.

Certains résolvent cette question en essayant d'être plus égoïstes, de penser d'abord à eux, d'autres résolvent la question en jouissant par intermédiaire comme les candaulistes, certains reconstruisent leur couple à un degré plus élévé, plus sentimental, certains s’arque boutent plus encore sur la jalousie, mais aucun ne reste réellement indifférent à la jalousie qui reste un sentiment lié à une blessure narcissique.

Car la blessure narcissique est inévitable à partir du moment où celui qui a été l'élu de notre cœur se retrouve à prendre du plaisir avec un autre, même s'il est vrai que cette blessure diminue avec le voyage en terre libertine.

On peut se demander alors pourquoi les libertins viennent alors chercher cette blessure.

En réalité, toutes nos discussions avec des couples comme notre expérience personnelle nous a mené vers cette réponse étonnante - Nous ne parlons pas évidemment des couples très narcissiques qui ne partagent rien et viennent se masturber en l'autre (oui, ceux là auront droit à un article!) mais ceux qui donnent d'eux mêmes - qui est la plupart des couples libertins préfèrent savoir que leur compagnon a du plaisir avec eux que sans eux.

Les libertins sont des romantiques, les libertins sont des enfants de l'amour. Ils ne sont pas dupes que l'élu(e) de leur cœur peut avoir des désirs qui débordent du couple. Et plutôt que de vivre une posture bourgeoise du xxième siècle ou chacun vit de son côté des fantasmes, ils souhaitent les vivre ensemble

mardi 30 août 2011

« S pris » libertin

Il est toujours difficile de parler de l'esprit libertin ; car il y a autant d'esprits libertins qu'il existe de libertins. Ce qui peut sembler évident d'un regard extérieur, une liberté du sexe dans le couple, est plus complexe une fois qu'on a mis les pieds dedans... Il existe autant de façon de vivre son libertinage que de façon de vivre son couple.

Mais si l'on se pose la question de savoir ce qui différencie le couple libertin d'un couple classique, beaucoup de libertins vous diront que c'est d'abord la liberté que l'on accepte de donner à son conjoint avant de parler de la liberté que l'on s'autorise. Etrangement, le libertinage fait partie d'un chemin de vie possible dans un couple. Et qui dit chemin dit étapes et voyages. Accepter de découvrir l'altérité, c'est accepter de se découvrir soi même, dans ses faiblesses et ses forces. Le libertinage fait nécessairement entrer la compétition dans le couple. On rencontre des hommes plus performants, des femmes plus belles, et la jalousie mise à part (nous en parlerons dans un billet plus tard), on se retrouve à découvrir son conjoint ou sa conjointe tel qu'il est ou elle est ; non pas par rapport à nous mais en tant que tel.

Cette découverte, perturbante au départ, est pour les couples amoureux et soudés la source d'une nouvelle parole, plus libre.

Les libertins sont des gens de paroles. Pas tous il est vrai, certain ne sont que des consuméristes qui consomment des corps comme des narcisses qui se contemplent dans le regard de l'autre. Mais heureusement la majorité sont des personnes sensibles qui en introduisant la compétition et l'altérité reviennent à soi.

C'est ce que nous avons découvert au fil de nos rencontres. Une parole libérée, une sexualité qui sort de la routine et une sensualité qui repart aux origines du moi en passant par l'autre. Car chaque femme est différente, car chaque homme est différent, car chaque nouveau couple qui se forme se cherche et atteint un plaisir qui prend un nouveau nom.

Nous disons volontairement plaisir plutôt que jouissance car il est faux de croire que la recherche des libertins est axé sur l'orgasme. Leur jouissance est ailleurs. Découvrir un nouveau corps n'est pas forcément synonyme d'orgasme à défaut d'être synonyme de plaisir. Découvrir un nouveau corps et une nouvelle âme, un autre être possible avec qui finalement ce partage d''une intimité aurait pû être le prélude à une histoire est étonnamment un retour aux racines, à une valeur bien moins consumériste que ce que laisse présager le libertinage.

Tous les couples libertins, sans exception ou presque vous le diront ; l'after, le retour à la chaumière le retour chez soi avec l'être aimé est source d'une forte excitation après une soirée. Nombreux sont ceux qui mêmes ne vivent les rencontres que pour ce moment de magie ou le couple officiel retrouve le plaisir originel de se retrouver à deux, comme une première fois.

Le désir est tissé de la même étoffe que le désir dit-on ; nous en reparlerons forcément, mais il y a de ça dans l'esprit libertin : on laisse l'autre vivre sa liberté, on se laisse vivre librement pour mieux se retrouver à deux.

Mais qu'est-ce que l'esprit libertin finalement. Si historiquement il y avait dans le libertinage un plaisir à aller contre la norme, comme les goliards ou les libertinage sous philippe d'Orléans, il est difficile de croire aujourd'hui que le libertinage est juste une affaire sulfureuse.

C'est plutôt du côté du désir tel qu'il s'épanouissait dans le monde greco-romain qu'il faut chercher l'origine. Le bon sauvage face à l'homme civilisé. L'homme naturel qui parle d'éthique plus que de morale. Spinoza contre Kant. Le bon et le mauvais plutôt que le bien et le mal, voilà l'esprit libertin.

Une soirée comme une autre... pour nous..



Nous choisissons cette photo comme exemple d'une soirée libertine. Certains n'y verront que du sexe, d'autres n'y verront qu'un quotidien. Il est inutile de préciser que nous sommes chacun dans les bras d'un autre partenaire, l'échangisme n'est pas plus difficile pour nous que d'aller visiter Paris pour la première fois. Le plaisir de la découverte d'un autre corps, d'un autre être est merveilleux.

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les codes ... (a+b)2 n'est pas égal à 2+2

Dans le libertinage, comme dans toute pratique, il y a des codes, des règles de conduites...  La première que nous ayons découverte est la même que celle que découvre un enfant de deux ans : dire non.
Les libertins sont étonnement respectueux des désirs d'autrui, c'est même à cela que vous les différencierez des dragueurs. Jamais un libertin ou une libertine n'insistera sur ses désirs propres, il ne cherche pas à assouvir une passion mais à la partager.

Le jeu est toujours au centre des débats et des ébats. Débutant ou confirmé, chacun apprend cette règle dès les premiers tours de roue. Et si l'on peut être choqué ou surpris à passer les portes d'un club échangiste, les femmes s'y sentent plus en sécurité que dans une boite classique. Un simple "non" et la personne qui posait sur vous un regard soutenu ne reviendra plus vous voir de la soirée.

Mais le monde n'est pas aussi beau, les clubs ont parfois des fâcheux qui pensent trouver là des proies faciles. Mais ils se font vite éconduire, le respect de l'autre étant la règle numéro un, vous les verrez repartir bredouille.

Passée cette première règle, il y en a d'autres de plus complexes qui répondent aux frontières que chacun ou chacune s'impose. L'échangisme n'est pas forcément de mise, le libertinage est un état esprit, nous l'expliquerons plus tard, plus large que le simple échange des partenaires du couple. Il y a les voyeurs, ceux qui n'aiment que se montrer, ceux qui ne pratiquent que du côte à côte, pas de contact donc avec autrui; les mélangistes qui acceptent le contact, certains allant jusqu'à la fellation ou le cunnilingus, d'autres s'arrêtant aux caresses, les échangistes qui pratiquent la pénétration hors couple et les 2+2, ceux qui acceptent de se séparer. A ces modulations, il faut ajouter toutes les combinaisons et nuances possibles qui existent entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. Chez certains couples l'homme ou la femme sont bisexuelles, mais également à des degrés divers, cela peut aller de la simple caresse à des situations réellement homosexuelle.

Mais derrière ces codes, il y a d'abord des personnes, des individus, des corps donc, qui peuvent se plaire ou non et des esprits qui peuvent séduire ou non. Un peu comme dans l'amitié, les liaisons se font et se défont en fonction de ces affinités complexes parfois au delà des codes qui n'indiquent finalement que les limites que les individus ou les couples indiquent à autrui.

Le premier ingrédient chimique du libertinage est la liberté. La liberté d'un désir qui s'exprime et fluctue avec le temps, l'expérience et l'envie.

Introduction

Qui sommes nous ? Nous ne le dirons pas ici, les conventions sociales sont malheureusement ce qu'elles sont et il reste un parfum de souffre quand on parle de libertinage. Pour ceux qui connaissent ce petit monde, il est complexe et ne peut se résumer à un mot ou une idée, mais pour ceux qui ne le connaissent pas, il semble aussi simple et étroit qu'un désordre moral ou un manque d'éthique qui laisserait le primat aux désirs.

Mais comme toujours, rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît. Comme l'astronomie apparaissait assez simpliste pour les grecs et les romains, alors que la théorie des cordes nous l'a rendu complexe et merveilleux, le libertinage est au delà de sa praxis une véritable philosophie de vie avec ses courants, ses pensums, son éthique et ses différences profondes. L'histoire même du libertinage est complexe, les textes historiques ne laissant que les traces des drames ou des contrats et rarement des moeurs.

Mais il est certain qu'il y a une culture du libertinage qui dépende des pays et des siècles, et que les Marquis de Sade, Bataille ou Laclos qui semblent des parangons du libertinage sont en réalité très loin de ce monde.

A travers nos réflexions, à travers nos expériences, nous essayerons de vous faire découvrir la face cachée de cet univers, ses doutes, ses mouvances, la vision de l'amour et de la société qu'elle propose, en un mot la philosophie sous jacente qui est derrière. Il ne s'agit pas pour nous d'ouvrir ou de faciliter le passage pour certains vers cet autre mode de vie; nous savons et nous expliquerons combien cela peut-être risqué pour des couples qui ne seraient pas assez solides ou qui n'ont pas encore pris la mesure importante qui existe entre fantasme et réalité.

Notre intérêt ici est celui du savoir, celui de la paix, celui de l'amitié et de la bienveillance envers autrui. Nous vouons un culte au savoir plutôt qu'à l'ignorance, à la réalité plutôt qu'à l'imaginaire. Et nos pensées et nos écrits sont destinés à nos amis libertins, à tous ceux que nous avons et n'avons pas rencontrés mais qui se reconnaîtront en nous et à tous ceux qui se posent des questions sur cette pratique et qui, passant ou non à l'acte, sauront au moins ce qu'il en est réellement.

Ceci n'est donc pas un blog érotique.