vendredi 17 février 2012

De la servitude moderne

Je viens de découvrir ce petit film anarchiste... A voir...

http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html

"Toute vérité passe par trois stades :
En premier lieu on la ridiculise;
en deuxième lieu on s'y oppose violemment;
enfin on l'accepte comme si elle allait de soi."

Schopenhauer

    De la servitude moderne est un livre et un film documentaire de 52 minutes produits de manière totalement indépendante ; le livre (et le DVD qu’il contient) est distribué gratuitement dans certains lieux alternatifs en France et en Amérique latine. Le texte a été écrit en Jamaïque en octobre 2007 et le documentaire a été achevé en Colombie en mai 2009. Il existe en version française, anglaise et espagnole. Le film est élaboré à partir d’images détournées, essentiellement issues de films de fiction et de documentaires.

    L’objectif central de ce film est de mettre à jour la condition de l’esclave moderne dans le cadre du système totalitaire marchand et de rendre visible les formes de mystification qui occultent cette condition servile. Il a été fait dans le seul but d’attaquer frontalement l’organisation dominante du monde.

    Dans l’immense champ de bataille de la guerre civile mondiale, le langage constitue une arme de choix. Il s’agit d’appeler effectivement les choses par leur nom et de faire découvrir l’essence cachée de ces réalités par la manière dont on les nomme. La démocratie libérale est un mythe en cela que l’organisation dominante du monde n’a rien de démocratique ni même rien de libérale. Il est donc urgent de substituer au mythe de la démocratie libérale sa réalité concrète de système totalitaire marchand et de répandre cette nouvelle expression comme une trainée de poudre prête à incendier les esprits en révélant la nature profonde de la domination présente.

    D’aucuns espéreront trouver ici des solutions ou des réponses toutes faites, genre petit manuel de « Comment faire la révolution ? ». Tel n’est pas le propos de ce film. Il s’agit ici de faire la critique exacte de la société qu’il nous faut combattre. Ce film est avant tout un outil militant qui a pour vocation de faire s’interroger le plus grand nombre et de répandre la critique partout où elle n’a pas accès. Les solutions, les éléments de programme, c’est ensemble qu’il faut les construire. Et c’est avant tout dans la pratique qu’elles éclatent au grand jour. Nous n’avons pas besoin d’un gourou qui vienne nous expliquer comment nous devons agir. La liberté d’action doit être notre caractéristique principale. Ceux qui veulent rester des esclaves attendent l’homme providentiel ou l’œuvre qu’il suffirait de suivre à la lettre pour être plus libre. On en a trop vu de ces œuvres ou de ces hommes dans toute l’histoire du XXº siècle qui se sont proposés de constituer l’avant-garde révolutionnaire et de conduire le prolétariat vers la libération de sa condition. Les résultats cauchemardesques parlent d’eux-mêmes.

    Par ailleurs, nous condamnons toutes les religions en cela qu’elles sont génératrices d’illusions nous permettant d’accepter notre sordide condition de dominés et qu’elles mentent ou déraisonnent sur à peu près tout. Mais nous condamnons également toute stigmatisation d’une religion en particulier. Les adeptes du complot sioniste ou du péril islamiste sont de pauvres têtes mystifiées qui confondent la critique radicale avec la haine et le dédain. Ils ne sont capables de produire que de la boue. Si certains d’entre eux se disent révolutionnaires, c’est davantage en référence aux « révolutions nationales » des années 1930-1940 qu’à la véritable révolution libératrice à laquelle nous aspirons. La recherche d’un bouc émissaire en fonction de son appartenance religieuse ou ethnique est vieille comme la civilisation et elle n’est que le produit des frustrations de ceux qui cherchent des réponses rapides et simples face au véritable mal qui nous accable. Il ne peut y avoir d’ambigüité sur la nature de notre combat. Nous sommes favorables à l’émancipation de l’humanité toute entière, sans aucune forme de discrimination. Tout pour tous est l’essence du programme révolutionnaire auquel nous adhérons.

    Les références qui ont inspiré ce travail et plus généralement ma vie sont explicites dans ce film : Diogène de Sinoppe, Étienne de La Boétie, Karl Marx et Guy Debord. Je ne m’en cache pas et ne prétend pas avoir inventé l’électricité. On me reconnaîtra simplement le mérite d’avoir su m’en servir pour m’éclairer. Quand à ceux qui trouveront à redire sur cette œuvre en tant qu’elle ne serait pas assez révolutionnaire ou bien trop radicale ou encore pessimiste n’ont qu’à proposer leur propre vision du monde dans lequel nous vivons. Plus nous serons nombreux à diffuser ces idées et plus la possibilité d’un changement radical pourra émerger.

    La crise économique, sociale et politique a révélé la faillite patente du système totalitaire marchand. Une brèche est ouverte. Il s’agit maintenant de s’y engouffrer sans peur mais de manière stratégique. Il faut cependant agir vite car le pouvoir, parfaitement informé sur l’état des lieux de la radicalisation de la contestation, prépare une attaque préventive sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à maintenant. L’urgence des temps nous impose donc l’unité plutôt que la division car ce qui nous rassemble est bien plus profond que ce qui nous sépare. Il est toujours très commode de critiquer ce qui se fait du côté des organisations, des individus ou des différents groupes qui se réclament de la révolution sociale. Mais en réalité, ces critiques participent de la volonté d’immobilisme qui tente de nous convaincre que rien n’est possible. Il ne faut pas se tromper d’ennemis. Les vieilles querelles de chapelle du camp révolutionnaire doivent laisser la place à l’unité d’action de toutes nos forces. Il faut douter de tout, même du doute.

    Le texte et le film sont libres de droits, ils peuvent être copiés, diffusés, projetés sans la moindre forme de contrainte. Ils sont par ailleurs totalement gratuits et ne peuvent en aucun cas être vendus ou commercialisés sous quelque forme que ce soit. Il serait en effet pour le moins incohérent de proposer une marchandise qui aurait pour vocation de critiquer l’omniprésence de la marchandise. La lutte contre la propriété privée, intellectuelle ou autre, est notre force de frappe contre la domination présente.

    Ce film qui est diffusé en dehors de tout circuit légal ou commercial ne peut  exister que grâce à l’appui de personnes qui en organisent la diffusion ou la projection. Il ne nous appartient pas, il appartient à ceux qui voudront bien s’en saisir pour le jeter dans le feu des combats.
   
Jean-François Brient et Victor León Fuentes



"Toute v

mardi 14 février 2012

Saint valentin

http://www.pyepimanla.com/saint-valentin/articles/lupercales-les-dieux-de-lumi%E8re.html

Les lupercales, quand le soleil rencontre la lune

venus pan
Lors des lupercales, une fête en l’honneur  des dieux solaires Pan, Lupercus, Faunus, Inuus (dieu sabin fécondateur des troupeaux et des hommes, qui   se rapproche de Pan Lycaeus)  au mois de février, dernier  mois de l’année romaine, un mois consacré aux expiations et où le peuple se purifiait par l’eau lustrale.
Outre, les pratiques de flagellation censées être fécondatrices, le 14 février, jour de notre saint Valentin, les Romains organisaient une loterie : des jeunes filles inscrivaient leur nom sur un parchemin  qu’elles déposaient ensuite dans une jarre et les garçons tiraient au sort le nom de la jeune fille, qui restait avec lui tout le temps que durait le banquet.  Cette « tradition » était placée sous la protection de la déesse Junon. Une déesse complexe n’ayant pas d’équivalent dans la Grèce antique, bien que ce soit à l’origine une déesse pélasgique.
A tort, on l’amalgame avec Héra et à tort on  en fait l’épouse de Jupiter, Junon se  confond avec un grand nombre de déesses et autant de fonctions, il suffit de lui ajouter un attribut.
Par ailleurs, beaucoup l'identifie à ce mois, février serait son mois (Junon) Fébrua, Fébruus, Fébrualis, Frébrulis, Fébruata, mais comme nous l’avons indiqué  dans le dossier spécial carnaval, l’origine de ce mois est à mettre en  rapport avec  les dieux des Enfers.  
Le 14 février, c’est Junon la déesse-Reine, du mariage, de la fécondité, de l’accouchement  qui présidait à la grande loterie amoureuse. Elle était pleinement associée aux lupercales, la peau de chèvre dont les luperques se servaient pour couvrir les femmes afin de les purifier,  se nommait le manteau de Junon. Dans les Fastes  Ovide explique : « les Luperques les frappaient avec des lanières provenant de la peau d'un bouc offert en sacrifice, sur l'injonction de Junon Lucina, vénérée comme favorable aux accouchements. »
Junon Lucine s’apparente à la lune (celle par qui on vient à la lumière, déesse de la naissance, déesse de la vie) elle correspond à la déesse égyptienne Seven, Sovan, Soaven –Ilhya,  et le rapport entre les lupercales et cette déesse lunaire, dans les notes du dictionnaire….  « est prouvé par une médaille représentant Junon Lucine qui d’une main tient la haste et de l’autre le fouet des Luperques. »
Ainsi est reconstitué le couple divin : le dieu solaire Pan, Lupercus…  et la déesse lunaire Lucine à l’instar du dieu bélier Banebdjedet protecteur de Mendès et la déesse poisson Hatméhyt. 
Le rapport de Junon  Lucine  avec les lupercales est bien plus complexe qu’il n’y paraît, c’est une déesse prophétique, comme Lupercus et : « On consulte Junon-Lucine dans un bois de l'Esquilin. " Mères du Latium, qu'un bouc velu vous féconde", répond l'oracle, heureusement interprété par un augure. Il immole un bouc, fait un fouet de la peau de la victime, et les femmes, dociles, à l'ordre de Lucine, viennent s'offrir à ses coups. Elles sont ainsi rendues mères. La substitution fait honneur à la sophistique latine, mais elle ne peut tromper; il s'agit à l'origine de déguisés carnavalesques en boucs-loups (luperques) qui fécondaient les femmes. »
Les deux cultes, lunaire et solaire sont intégrés en un. L’auteur de l’extrait précise que ce sont des boucs-loups qui fécondaient les femmes, c’est une évolution mais en Egypte, Hérodote écrit : « Il arriva, pendant que j’étais en Égypte, une chose étonnante dans le nome mendésien : un bouc eut publiquement commerce avec une femme, et cette aventure fut connue de tout le monde. » Qu’un bouc velu vous féconde pouvait  être interprété littéralement. Et nous pouvons lire dans les notes d’Ovide de Charles Louis Fleury Panckouke : « Les femmes de Mendès en Egypte allaient visiter le bouc sacré afin d attirer sur elles ses fécondes influences Les femmes chez les Juifs étaient aussi fort attachées au culte du bouc Les Saintes Écritures elles-mêmes leur font le reproche de forniquer avec cet animal. Tous les auteurs de l'antiquité déposent de ce culte sale et révoltant. Il passa sans doute en Etrurie et de là dans le Latium C'est ce qui aura donné lieu à la tradition de l’oracle de Junon et à l’interprétation de l’augure étrusque… »
Il n’est pas exclu que les femmes se faisaient couvrir par les boucs lors de ces fêtes à la fécondité. Et nous voyons se dessiner cette image où lors d’une messe noire, Satan, le diable se manifeste à ses adorateurs sous la forme d’un bouc, à qui on offre une vierge.
Nous comprenons mieux pourquoi l’Eglise s’offusquait de ces cultes  païens et les a finalement relégués  au rang des pratiques démoniaques.
Quoi qu’il en soit, les messes noires et certaines cérémonies rendues à la lune ne sont que les survivances de ces rites anciens.
 Evariste Zephyrin

Petit poème en foutre

Une fois de plus la vie change et tout recommence. Il est des chevelures brunes, blondes ou rousses qui flottent devant mes yeux, il est des peaux laiteuses ou fermes qui s'accrochent à ma chair, des odeurs de jasmin qui s'écoulent des vulves offertes. Une fois de plus la vie change et recommence. Boucle d'or ouvre les bras de ses jambes à un inconnu aux chaussures vernis et à la voix de basse, je passe une main sur une croupe tremblante qui s'épuise dans le creux de mes reins ; silence on tourne ! Un perroquet répète répète et des soupirs de printemps se transforment en brise d'été. Une fois de plus la vie change et tout recommence. Rien n'est recommandable, le café a une odeur de cannelle, le sein un goût de muscade et la lionne qui se pique à mon dard est déjà dans des doubles harmoniques. J'entends un chien à la patte cassée qui passe devant mes jambes, je vois un bruit de fesse qui claque dans le zéphir d'un grand foc qu'on hisse à hue et à dia, une culotte qui tombe, un âne de carnaval à la tête de singe, trop malin pour se laisser prendre. Rien n'est recommandable et une fois de plus la vie change et tout recommence. Dans les fourrées et les buissons des draps, j'entends la conversation de deux sexes qui s'échangent des amabilités humides, j'entends des pieds qui jouent aux sémaphores, j'entends des âmes qui s'épinglent à la baïonnette, je vois des papillons de nuit noirs comme de la cendre amère qui se noient sur un ventre, je vois des yeux pétillants qui sautent comme des bouchons de champagne, je vois des sages qui conversent comme des corsaires. Une fois de plus, la vie change et tout recommence.

vendredi 10 février 2012

Quand coucher n'est pas tromper

http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-territoires-intimes-44-quand-coucher-n%E2%80%99est-pas-tromper-les-nouvelles-infideli

A chaque couple sa conception de la fidélité. Pour certains, un regard suffit à trahir, pour d’autres « tromper » n’est plus le mot, mais juste « revendiquer le droit d’exister en dehors de l’autre ».
Dans ce documentaire, la parole est donnée à ces couples dits « ouverts » qui revendiquent une fidélité de cœur, de famille, de projet de vie, mais sans exclusivité sexuelle ou affective. L’éventail est large : des libertins qui ne se quittent pas des yeux, des polyamoureux qui communiquent sans cesse, des amoureux libres qui se donnent le droit à l’adultère… 
A chacun ses concepts, ses mots, son histoire. Et avec, les doutes, les tâtonnements, les chemins sinueux et subtils de la lente construction du rapport à l’autre et de la quête de justesse chez ceux qui remettent en cause la base du couple traditionnel.
Contrairement aux idées reçues, ils sont plutôt rares. Et même de plus en plus. Car, paradoxalement, la libération sexuelle a intériorisé la valeur de fidélité. Les enquêtes sur les valeurs des européens ont montré que depuis 1981, la fidélité comme élément essentiel au couple est passé de 72% à 84%.
Si 68 a balayé en même temps que les interdits nos repères, et que chacun peut tenter de définir ses règles de vie ou d’amour, la permissivité ou le libertinage ne vont pas forcément en s’accroissant au sein des couples. En devenant affaire d’amour, plus qu’une obligation ou un pacte social et immuable, le mariage ou concubinage est plus fragile puisqu’il se défait avec le désamour. L’infidélité est donc moins tolérée puisqu’elle est capable de défaire un couple plus facilement. Alors, après une montée en puissance des couples libres, la fidélité comme valeur primordiale dans le couple revient en force depuis les années 80, comme un refuge ou besoin de sécurité dans un monde plein d’incertitudes.
Mais parallèlement, sans pour autant pouvoir établir un lien de causalité directe, le nombre de divorces par année est depuis passé en France de 80 000 à 120 000. On peut toutefois penser que le repli sur ces valeurs de sécurité n’est pas une garantie de durabilité du couple. D’ailleurs, l’exigence d’exclusivité conduit à bien des drames sentimentaux ou familiaux.
Au regard de tout cela, l’infidélité n’est donc pas un sujet frivole, mais bien crucial dans la mesure où il interroge notre conception de la société, de l’amour, de la famille.
Ces expérimentateurs, presque utopistes, dépassent le besoin d’être sécurisés par un compagnon fidèle, ou ont peur de tuer l’amour à coup de promesses ou de besoins de possession. Pour « Sur les docks », ils se racontent, eux, leur histoire, leur éthique, leurs convictions, leurs anecdotes, le rose mais aussi le noir, la jalousie et la remise en question…

Production : Andrada Noaghiu

mardi 7 février 2012

un chemin

L'érotisme n'est pas qu'une histoire culturelle, c'est aussi un chemin de vie ; nous sommes autant nourris par notre sexualité que par les relations que nous nouons avec les autres. Chaque rencontre intime, à commencer par nous même, est l'occasion d'une découverte de soi, de ses limites et de ses possibilités.
La sexualité qui est plus large que le rapport sexuel stricto sensu, est le chemin d'une vie. Mal avisé celui qui pourrait dès son enfance ou son adolescence dire où le mène son lien à l'autre et son lien à l'intime. La sexualité nous rend grâce en nous permettant de nous épanouir dans le don et la dette, dans un échange circulaire et permanent avec l'autre qui ouvre toutes les portes du sensible. La sensibilité charnelle comme spirituelle.
Le libertinage n'est donc pas une évidence. On ne naît pas libertin, on le devient par les hasards de la vie, par des choix qui s'imposent parfois à nous. On peut aussi refuser cette voie sans que cela soit nécessairement une perte. Et le libertinage n'est pas forcément une évidence à partir du moment où l'on s'y essaye. Comme tous les chemins de vie, il y a un apprentissage, une digestion. On avance parfois pour la beauté de l'idée, parfois pour la beauté du geste ou du plaisir. Et parfois on fait des retours arrières. Rien n'est jamais inscrit dans le marbre, il n'y a jamais aucune garantie au plaisir comme il n'y a jamais aucune garantie à la sagesse ou la quiétude.
Certains choisissent la voie sèche, s'enrichissent des fantaisies, du multiple, de la matière qui brille dans une forme de pan-jouissance permanente en gommant le déplaisir. C'est le plaisir de la nouveauté, du l'inconnu ou de l'inconnue qui fait don de sa chair pour un entremêlement de toutes les saveurs. D'autres choisissent la voie humide, un peu plus longue, celle de l'amitié avec le risque de l'amour et de l'ouverture à tous les possibles. Il est complexe, il fait parfois rater de belles occasions charnelles mais il ouvre aussi les portes de temples où se retrouvent des amitiés profondes, où le libertinage n'est qu'une grâce de plus.
Tout ceci est en partie caricatural car ces chemins s'entremêlent, se croisent, il y a des carrefours. Parfois on prend le mauvais chemin, et on revient en arrière, parfois on poursuit son ascension jusqu'à des terres inconnues. Et avec le temps, ce qui semblait absurde hier devient une évidence aujourd'hui, mais peut-être un refus demain. Tout se structure en notre coeur dans une dynamique de vie qui se refuse à se figer sur une vérité qui serait principe ou relativisme. L'harmonie et l'équilibre subsistent en nous car en vérité l'amour annihile les contradictions: joie, fidélité, jouissance, amertume, plaisir, propriété, amitié, souffrance, bonheur ou orgasme, tout se structure autour de l'amour qui traverse toute chose pour n'en faire qu'une dans la richesse et l'émerveillement de toutes les manifestations de la vie.

mercredi 1 février 2012

hum :)

Je viens de trouver cette pépite chez un des mes auteurs préférés. Je vous la laisse sans explication, les commentaires viendront d'eux mêmes je pense !

"Mais l'on peut avec les dictionnaires de racines hébraïques, qui n'existent d'ailleurs pas en français mais seulement en anglais et en allemand, avoir des surprises extraordinaires! Mon ami Charles Hirsch a trouvé ces dictionnaires chez un vieux bouquiniste, c'est une mine de renseignements fantastique. Je vous donne un exemple : le mot "pécher". Ce mot, en fait, à l'origine, n'a pas du tout une connotation morale. Dans son sens métaphysique, il signifie "manquer la cible". Ce qui veut dire, par exemple, que commettre "le péché de chair" ne signifie pas "faire l'amour" comme l'affirment les dogmatiques qui transforment la métaphysique en morale, mais "le faire mal". Et par conséquent se repentir, ce n'est pas du tout avoir des remords, renoncer définitivement à faire l'amour et devenir chaste, cela consiste à rentrer en soi-même, et aboutir à se dire : la prochaine fois, je le ferai mieux."
Raymond Abellio. Une interview avant sa mort.