http://www.pyepimanla.com/saint-valentin/articles/lupercales-les-dieux-de-lumi%E8re.html
Les lupercales, quand le soleil rencontre la lune
Lors des lupercales, une fête en l’honneur des dieux solaires Pan, Lupercus, Faunus, Inuus (dieu sabin fécondateur des troupeaux et des hommes, qui se rapproche de Pan Lycaeus) au mois de février, dernier mois de l’année romaine, un mois consacré aux expiations et où le peuple se purifiait par l’eau lustrale.
Outre, les pratiques de flagellation censées être fécondatrices, le 14 février, jour de notre saint Valentin, les Romains organisaient une loterie : des jeunes filles inscrivaient leur nom sur un parchemin qu’elles déposaient ensuite dans une jarre et les garçons tiraient au sort le nom de la jeune fille, qui restait avec lui tout le temps que durait le banquet. Cette « tradition » était placée sous la protection de la déesse Junon. Une déesse complexe n’ayant pas d’équivalent dans la Grèce antique, bien que ce soit à l’origine une déesse pélasgique.
A tort, on l’amalgame avec Héra et à tort on en fait l’épouse de Jupiter, Junon se confond avec un grand nombre de déesses et autant de fonctions, il suffit de lui ajouter un attribut.
Par ailleurs, beaucoup l'identifie à ce mois, février serait son mois (Junon) Fébrua, Fébruus, Fébrualis, Frébrulis, Fébruata, mais comme nous l’avons indiqué dans le dossier spécial carnaval, l’origine de ce mois est à mettre en rapport avec les dieux des Enfers.
Le 14 février, c’est Junon la déesse-Reine, du mariage, de la fécondité, de l’accouchement qui présidait à la grande loterie amoureuse. Elle était pleinement associée aux lupercales, la peau de chèvre dont les luperques se servaient pour couvrir les femmes afin de les purifier, se nommait le manteau de Junon. Dans les Fastes Ovide explique : « les Luperques les frappaient avec des lanières provenant de la peau d'un bouc offert en sacrifice, sur l'injonction de Junon Lucina, vénérée comme favorable aux accouchements. »
Junon Lucine s’apparente à la lune (celle par qui on vient à la lumière, déesse de la naissance, déesse de la vie) elle correspond à la déesse égyptienne Seven, Sovan, Soaven –Ilhya, et le rapport entre les lupercales et cette déesse lunaire, dans les notes du dictionnaire…. « est prouvé par une médaille représentant Junon Lucine qui d’une main tient la haste et de l’autre le fouet des Luperques. »
Ainsi est reconstitué le couple divin : le dieu solaire Pan, Lupercus… et la déesse lunaire Lucine à l’instar du dieu bélier Banebdjedet protecteur de Mendès et la déesse poisson Hatméhyt.
Le rapport de Junon Lucine avec les lupercales est bien plus complexe qu’il n’y paraît, c’est une déesse prophétique, comme Lupercus et : « On consulte Junon-Lucine dans un bois de l'Esquilin. " Mères du Latium, qu'un bouc velu vous féconde", répond l'oracle, heureusement interprété par un augure. Il immole un bouc, fait un fouet de la peau de la victime, et les femmes, dociles, à l'ordre de Lucine, viennent s'offrir à ses coups. Elles sont ainsi rendues mères. La substitution fait honneur à la sophistique latine, mais elle ne peut tromper; il s'agit à l'origine de déguisés carnavalesques en boucs-loups (luperques) qui fécondaient les femmes. »
Il n’est pas exclu que les femmes se faisaient couvrir par les boucs lors de ces fêtes à la fécondité. Et nous voyons se dessiner cette image où lors d’une messe noire, Satan, le diable se manifeste à ses adorateurs sous la forme d’un bouc, à qui on offre une vierge.
Nous comprenons mieux pourquoi l’Eglise s’offusquait de ces cultes païens et les a finalement relégués au rang des pratiques démoniaques.
Quoi qu’il en soit, les messes noires et certaines cérémonies rendues à la lune ne sont que les survivances de ces rites anciens.
Evariste Zephyrin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire