Dans le libertinage, comme dans toute pratique, il y a des codes, des règles de conduites... La première que nous ayons découverte est la même que celle que découvre un enfant de deux ans : dire non.
Les libertins sont étonnement respectueux des désirs d'autrui, c'est même à cela que vous les différencierez des dragueurs. Jamais un libertin ou une libertine n'insistera sur ses désirs propres, il ne cherche pas à assouvir une passion mais à la partager.
Le jeu est toujours au centre des débats et des ébats. Débutant ou confirmé, chacun apprend cette règle dès les premiers tours de roue. Et si l'on peut être choqué ou surpris à passer les portes d'un club échangiste, les femmes s'y sentent plus en sécurité que dans une boite classique. Un simple "non" et la personne qui posait sur vous un regard soutenu ne reviendra plus vous voir de la soirée.
Mais le monde n'est pas aussi beau, les clubs ont parfois des fâcheux qui pensent trouver là des proies faciles. Mais ils se font vite éconduire, le respect de l'autre étant la règle numéro un, vous les verrez repartir bredouille.
Passée cette première règle, il y en a d'autres de plus complexes qui répondent aux frontières que chacun ou chacune s'impose. L'échangisme n'est pas forcément de mise, le libertinage est un état esprit, nous l'expliquerons plus tard, plus large que le simple échange des partenaires du couple. Il y a les voyeurs, ceux qui n'aiment que se montrer, ceux qui ne pratiquent que du côte à côte, pas de contact donc avec autrui; les mélangistes qui acceptent le contact, certains allant jusqu'à la fellation ou le cunnilingus, d'autres s'arrêtant aux caresses, les échangistes qui pratiquent la pénétration hors couple et les 2+2, ceux qui acceptent de se séparer. A ces modulations, il faut ajouter toutes les combinaisons et nuances possibles qui existent entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. Chez certains couples l'homme ou la femme sont bisexuelles, mais également à des degrés divers, cela peut aller de la simple caresse à des situations réellement homosexuelle.
Mais derrière ces codes, il y a d'abord des personnes, des individus, des corps donc, qui peuvent se plaire ou non et des esprits qui peuvent séduire ou non. Un peu comme dans l'amitié, les liaisons se font et se défont en fonction de ces affinités complexes parfois au delà des codes qui n'indiquent finalement que les limites que les individus ou les couples indiquent à autrui.
Le premier ingrédient chimique du libertinage est la liberté. La liberté d'un désir qui s'exprime et fluctue avec le temps, l'expérience et l'envie.
"Les libertins sont étonnement respectueux des désirs d'autrui" :
RépondreSupprimersoit vous sur-fantasmez le libertinage bourgeois tel que Kubrik nous l'a massacré le siècle dernier,
soit vous avez fréquenté peu de clubs.
Votre blog est fort. Vos mots sont souvent justes. Donc ne généraliser pas aussi rapidement au risque de réduire, de tromper. Le respect n'est pas une règle, il n'est pas acquis. Il se défend même nue.
Vous avez raison, il existe effectivement des facheux, notamment dans certains clubs parisiens peu agréables, mais les chiens ne couchent pas avec des chats. Il nous est arrivé de rester moins d'une minute dans certains clubs lorsque nous nous sommes aperçus que nous avions franchi une mauvaise porte. Il n'en reste pas moins, que pour un univers où le sexe est libre, les femmes ne sont pas nécessairement des proies.
RépondreSupprimerQuant à Kubrick, où est le libertinage dans eye wide shut ? Il s'agit plutôt d'une partie fine entre gens de pouvoir et des prostitués, rien à voir avec le libertinage.
Tout à fait d'accord avec anonyme numéro 1.En quoi, les libertins seraient-ils plus respectueux des autres?? Une femme, si elle sait se faire respecter ne sera pas plus importunée dans un club qu'à l'extérieur.C'est donner une vision bien rose de ce milieu...
RépondreSupprimerUne femme qui est là pour du sexe force le respect des hommes.Et n'est-il pas besoin de codes suffisamment directs pour signifier à l'autre qu'il n'y a pas d'attirance.Quand on est là pour une soirée,pour saisir des"opportunités sexuelles",un non permet de d'en saisir d'autres sans perdre son temps inutilement.Excusez-moi mais on est pas dans le temple du romantisme,pour y conter fleurette...les libertins des romantiques?..." euh, madame je peux me joindre à vous? Quelle position préférez-vous? par devant ou par derrière?"...c'est sûr la parole est décomplexée,parfois elle se passe même de parole et on passe directement aux travaux pratiques...quel piètre vision du romantisme.Peut-être que dans ce monde si courtois on a aussi le droit à un merci après..
Les femmes ne sont pas des proies.Vous êtes vous interrogé sur les codes vestimentaires? Les femmes sont plutôt déshabillées, voire pratiquement nues,en tout cas très sexy.De véritables objets sexuels.Les hommes, bizarrement, sont en costume cravate...il y a peut-être un problème de terminologie alors: les femmes ne sont pas des proies... elles appâtent.
On dit souvent que les femmes sont reines dans ce milieu.Je dirai que c'est juste le reflet de la réalité!Le sexe fort,contrairement à ce que l'on pense habituellement, n'est pas l'homme mais la femme.
Nous avons beaucoup fréquenté les clubs. Les attitudes de chacun et chacune sont plus liés à la catégorie sociale des gens qui composent les clubs qu'au libertinage à proprement dit. Meme si, une certaine forme de respect envers les femmes est toujours présente, ce qui n'est pas toujours le cas dans des clubs plus classiques où nous avons eu le droit à de véritables séances de drague lourde.
RépondreSupprimerQuand à la tenue des femmes ou des hommes, il faut aussi tenir compte des coutumes. En belgique ou en allemagne, par exemple, les femmes doivent entrer en lingerie et les hommes en caleçon... encore une autre façon de consommer les corps...
Mais je distingue bien la femme qui se retrouve proie de la femme qui appâte.. l'une subit, l'autre est active. Et vous aurez du mal à faire dire à une femme qui s'est préparée pour une soirée qu'elle est un objet sexuel. Sa réponse serait plutôt qu'elle apprécie de se sentir femme, de se sentir désirée.... Pas forcément une histoire de sexe... l'homme aussi a besoin de se sentir désiré... Il y a derrière ce désir une forme d'amour, de retour narcissique...
Mais vous parlez bien des clubs dans votre article,non? Le respect n'est pas une question de catégorie sociale, c'est une question d'éducation avant tout.
RépondreSupprimerTout comme faire preuve de savoir-vivre, d'esprit, d'intelligence etc... n'est pas propre aux classes dites supérieures!
Ne croyez-vous pas que dans les clubs libertins tout est beaucoup plus codifié,plus direct.De plus, ce sont les femmes qui draguent.Ceci explique peut-être cela....
Je reconnais qu'objet sexuel n'est pas le mot approprié et ce que vous dites à ce sujet est assez juste.
Mais dites moi,vous avez omis de réagir à une partie de mon commentaire sur le romantisme présumé des libertins La consommation des corps dont vous parlez est peut-être en soi une réponse.
Vous avez raison, je n'en ai pas parlé car c'est aussi en partie le sujet de mon prochain article. Mais pour faire bref, je ne dis pas que les libertins sont romantiques, ils ne le sont pas. Mais par contre, c'est bien le désir implicite, en creux de leur démarche. Est-ce bien le sexe qui est l'enjeu du libertinage contemporain ? Aux siècles précédents, c'était la remise en cause des dogmes moraux. Aujourd'hui, ce n'est pas l'enjeu des tenants de cette pratique. J'en parlerai en détail, quitte à me mettre ce petit monde à dos... sourire.
RépondreSupprimerPour avoir lu vos autres articles, vous qualifiez bien, dans l'un d'entre eux, les libertins de romantiques et d'enfants de l'amour.Il y a contradiction dans vos propos...mais peut-être parliez vous en votre nom.
RépondreSupprimerLe respect, permettez moi d'y revenir, dépasse largement la cadre d'un club libertin.Ce qui sera perçu comme de l'irrespect pour l'un ne le sera pas pour un autre.Et ceci tant pour un homme que pour une femme.
RépondreSupprimerJe ne cherche pas à polémiquer mais affirmer qu'être respectueux n'est qu'une affaire de classe sociale est une ineptie.le respect,c'est accepter l'autre tel qu'il est dans sa singularité,son intégrité.C'est ma définition.Il y en a sûrement d'autres....selon chacun...
Si vous dites qu'il y plusieurs façon de vivre le libertinage, cela signifie aussi que la quête des uns n'est pas forcément celle des autres.
RépondreSupprimerLe sexe,pour la majorité est le but poursuivi.Et ce n'est pas une tare.
Je vous vois venir...les libertins sont en recherche de lien social,ils sont en quête d'amour etc...mais ça n'est pas propre aux libertins.
Lorsque le respect rhétorique n'est pas ancré dans la classe social, le respect dans son application l'est.
RépondreSupprimerIl est vrai qu'il se définit comme l'acceptation de nos singularités. Cependant, dans les actes, au quotidien. il est affaire de mœurs et de culture. Ainsi, dans une banlieue, une ville, un village, en France en Afrique, en Océanie, pour un libertins ou un fervent dévot, les gestes et les paroles seront reçus de façons très différentes.
Si une fois en levrette, je suçure à ma partenaire que je jouis de son côté salope, croyez-moi, c'est un compliment et elle le sait. Sorti de son contexte, c'est tout l'inverse.
Ainsi, je trouve ces commentaires très complémentaires de l'article et pas de doute, je repasserai souvent par ici :-)
En club, il n'est pas toujours aisé pour ma compagne de se laisser séduire par ces hommes trop nombreux dont l'attitude paraît plus dictée par l'acte seulement du coït primal, cela sans avoir à rémunérer une professionnelle, que par le partage des plaisirs sexuel avec une femme amoureuse de caresses.
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