Les libertins sont très sensibles à l'apparence et au glamour. Il suffit d'entrer dans un club pour se rendre compte combien les femmes sont sensibles à leur apparence, à leur vêtements. En ce sens, même s'il existe de libertins naturistes, le libertinage se vit habillé, et qu'importe que l'habit soit fait de lingerie, de robes courtes, de bas ou de muscles ou de corps sportifs.. épilés
Oui, cela peut prêter à sourire, mais les poils sont souvent souvent proscrits dans le libertinage; le corps doit se montrer paradoxalement dans sa nudité la plus crue et la plus enfantine alors même qu'il doit être apprêté.
Sans entrer dans les théories fumeuses sur la biologie du poil ou les faux semblants sur le confort ou la beauté qui ne sont que des justificatifs de la mode, il convient plutôt de regarder sa réalité sociologique. Sa disparition progressive à partir des années 90 est essentiellement une mode qui est venue de la pornographie, soucieuse d'en montrer toujours plus, de se rapprocher au plus près de l'intimité du corps.
Cette mode de l'absence de poils n'est d'ailleurs pas spécifique au libertinage, on retrouve d'ailleurs la philosophie des "tous à poil et sans poil" sur des sites naturistes qui cherchent souvent à justifier pour d'obscures raisons prophylactiques la nécessité de vivre sans poil.
Mais on peut aller encore un peu plus loin dans la réflexion sur le poil et voir en quoi il vient spécifiquement mettre à nu notre sexualité contemporaine. La suppression de nos effets capillaires peut s'interpréter comme un retour à l'enfance, à ce paradis perdu où la sexualité n'est pas encore entachée du péché.
Le corps nu contemporain n'est pas communiste, il est fasciste. Il prône la force brute plutôt que l'échange ou le partage. Les affiches du siècle dernier le montraient, mais nos publicités actuelles ne sont pas non plus innocentes. Dans l'iconographie actuelle, dans cette tentative de nous imposer un modèle, les femmes apparaissent plus androgynes et sportives que lascives (comparez avec les tableaux du 18ème siècle si vous en doutez), et la virilité des hommes n'y existe que dans le muscle ou la lascivité. On trouble les genres, on tend un pont invisible entre les sexes ce qui contrairement à ce que certains voudraient croire (féminisation de la société et autre blabla) n'est rien d'autre qu'une fusion des êtres, car la femme reste femme et l'homme reste homme dans cette iconographie moderne. Il ne s'agit que d'amour et de désir.
L'iconographie moderne est pleine de désirs, la société moderne déborde de désirs en tout genre, c'est la sexualité au degré le plus bas de l'échelle, celle de la séduction et de l'envie, celle du possible non encore réalisé. Une société en puissance qui attend de passer en acte. Comme des enfants qui attendent de maturer. C'est notre monde moderne, fortement régressif dans ses désirs.
Aussi n'est-il pas surprenant que le poil qui différencie l'adulte de l'enfant soit une espèce en voie de disparition.
Bonjour O.,
RépondreSupprimerPourquoi ne pas aborder aussi le paradoxe contemporain qui fait du poil un objet de fétichisme ?
Bien à toi,
Bertrand (NaBe).
2 explications plus abouties :
RépondreSupprimer- les sexes épilés des femmes échangistes sont un hommage (l'intertextualité si l'on cède à la mode) aux calvities avérées de leur mari quadra ou quinquagénaire (je n'ose mettre un s à mari de peur d'ouvrir sur le polyamour),
- le sexe à forte dose provoque une usure prématurée du poil pubien (mécanique des frottements).