mercredi 31 août 2011

La jail'house-i … (la jalousie)

Nous parlions dans un billet précédent que le désir est de la même étoffe que la jalousie. Cela mérite une explication.

Il faut au préalable accepter que le mariage jusqu'à très récemment n'était pas d'amour. Le mariage est un contrat. Pour qui est un familier de l'histoire, le mariage d'amour, est un fait très récent dans nos civilisations que l'on peut dater du début du 20 ème siècle. Auparavant la femme était un bien et les mariages servaient essentiellement à consolider les biens patrimoniaux. Que le chevalier aille en croisade, le troubadour était là pour la saillie de la dame. L'amour courtois qui s'est développé dans nos sociétés occidentales est l'un des prémices du libertinage ; une forme d'adultère libre.
Mais le vrai libertinage prend sa source chez les goliards, ces prêtes sans paroisse qui battaient la campagne et les culbutaient les femmes esseulées et plus encore sous Philippe d'Orléans qui avait une zone franche au palais royal où la liberté des mœurs allait de pair avec la liberté de parole.

Mais tout ceci nous éloigne du sujet, la jalousie. En quoi le danger et le désir sont de la même étoffe. Il faut au préalable comprendre ce qu'est la jalousie et son lien avec le narcissisme et pourquoi le libertinage prend sa source là où on ne l'attend pas.

Nous mettrons de côté pour l'instant la différenciation des sexes.

Mais nous avons remarqué lors de nos discussions avec des couples que le point de chauffe et celui de la libération reste celui central de la jalousie.

Il est assez aisé de comprendre que dans un couple formé de deux individualités les désirs ne sont qu'un compromis. Le libertinage ouvre donc la boite de pandore des fantasmes (non sans risque) et les premières expériences sont souvent le lieu d'un questionnement intérieur concernant la jalousie. Accepter en son fort intérieur de voir son partenaire avec un autre peut être source d'angoisse au début. L'impression de ne plus être aimé, l'impression que l'autre peut apporter plus de plaisir, l'impression que son conjoint ou sa conjointe est en de meilleur main est source de trouble.

Certains résolvent cette question en essayant d'être plus égoïstes, de penser d'abord à eux, d'autres résolvent la question en jouissant par intermédiaire comme les candaulistes, certains reconstruisent leur couple à un degré plus élévé, plus sentimental, certains s’arque boutent plus encore sur la jalousie, mais aucun ne reste réellement indifférent à la jalousie qui reste un sentiment lié à une blessure narcissique.

Car la blessure narcissique est inévitable à partir du moment où celui qui a été l'élu de notre cœur se retrouve à prendre du plaisir avec un autre, même s'il est vrai que cette blessure diminue avec le voyage en terre libertine.

On peut se demander alors pourquoi les libertins viennent alors chercher cette blessure.

En réalité, toutes nos discussions avec des couples comme notre expérience personnelle nous a mené vers cette réponse étonnante - Nous ne parlons pas évidemment des couples très narcissiques qui ne partagent rien et viennent se masturber en l'autre (oui, ceux là auront droit à un article!) mais ceux qui donnent d'eux mêmes - qui est la plupart des couples libertins préfèrent savoir que leur compagnon a du plaisir avec eux que sans eux.

Les libertins sont des romantiques, les libertins sont des enfants de l'amour. Ils ne sont pas dupes que l'élu(e) de leur cœur peut avoir des désirs qui débordent du couple. Et plutôt que de vivre une posture bourgeoise du xxième siècle ou chacun vit de son côté des fantasmes, ils souhaitent les vivre ensemble

1 commentaire:

  1. sans utiliser votre jargon, la jalousie est à mon avis une des bases du libertinage.La mise en danger,la peur de perdre l'autre est ce qui renforce le désir pour l'élu de son coeur comme vous le dites si bien.Et sans amour point de jalousie.Et si on va par là,être jaloux ne signifie pas forcément aimer,c'est aussi dans certains cas, une question d'égo.
    Il faut différencier quand même désir et fantasme!le désir et l'empathie pour un ou une autre dépasse parfois le cadre du couple et n'est pas forcément partagé.Nous sommes des entités à part entière, avec nos penchants, nos passions, nos envies,nos affinités qui nous sont propres et nous sommes donc uniques..même si l'on est en couple.
    les fantasmes c'est tout autre chose!On est plus dans un scénario, une situation....à vivre en couple plutôt qu'en dehors du couple, en ne laissant pas pour autant de coté l'empathie et le désir commun!Mais l'attirance
    Si je peux me permettre, c'est plus compliqué que celà car sympathie ne rime pas forcément avec sexe et désir...et désir pas toujours avec empathie...
    Il ne faut pasnon plus oublier quand même que le libertinage est en premier lieu une recherche sexuelle,"exotique", pour se sortir du quotidien, de la routine...et au risque de faire grincer les dents, j'ajouterai que le partage est un terme si souvent employé par les libertins, très rassurant aussi.Pourquoi ne jamais parler d'égocentrisme dans cette pratique?...car il en est bien question aussi,non? Sinon,comment serait-il envisageable de "partager" son compagnon ou sa compagne avec d'autres?...a défaut d'alimenter le débat, j'attends avec impatience un article sur ce sujet...délicat.

    RépondreSupprimer