Qui sommes nous ? Nous ne le dirons pas ici, les conventions sociales sont malheureusement ce qu'elles sont et il reste un parfum de souffre quand on parle de libertinage. Pour ceux qui connaissent ce petit monde, il est complexe et ne peut se résumer à un mot ou une idée, mais pour ceux qui ne le connaissent pas, il semble aussi simple et étroit qu'un désordre moral ou un manque d'éthique qui laisserait le primat aux désirs.
Mais comme toujours, rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît. Comme l'astronomie apparaissait assez simpliste pour les grecs et les romains, alors que la théorie des cordes nous l'a rendu complexe et merveilleux, le libertinage est au delà de sa praxis une véritable philosophie de vie avec ses courants, ses pensums, son éthique et ses différences profondes. L'histoire même du libertinage est complexe, les textes historiques ne laissant que les traces des drames ou des contrats et rarement des moeurs.
Mais il est certain qu'il y a une culture du libertinage qui dépende des pays et des siècles, et que les Marquis de Sade, Bataille ou Laclos qui semblent des parangons du libertinage sont en réalité très loin de ce monde.
A travers nos réflexions, à travers nos expériences, nous essayerons de vous faire découvrir la face cachée de cet univers, ses doutes, ses mouvances, la vision de l'amour et de la société qu'elle propose, en un mot la philosophie sous jacente qui est derrière. Il ne s'agit pas pour nous d'ouvrir ou de faciliter le passage pour certains vers cet autre mode de vie; nous savons et nous expliquerons combien cela peut-être risqué pour des couples qui ne seraient pas assez solides ou qui n'ont pas encore pris la mesure importante qui existe entre fantasme et réalité.
Notre intérêt ici est celui du savoir, celui de la paix, celui de l'amitié et de la bienveillance envers autrui. Nous vouons un culte au savoir plutôt qu'à l'ignorance, à la réalité plutôt qu'à l'imaginaire. Et nos pensées et nos écrits sont destinés à nos amis libertins, à tous ceux que nous avons et n'avons pas rencontrés mais qui se reconnaîtront en nous et à tous ceux qui se posent des questions sur cette pratique et qui, passant ou non à l'acte, sauront au moins ce qu'il en est réellement.
Ceci n'est donc pas un blog érotique.
Blog très intéressant,la réflexion est riche.Peut-être en décalage par rapport au sujet traité...d'ou le manque de commentaires.
RépondreSupprimercomme vous le dites,à chacun de trouver son chemin de vie, ce qui convient le mieux à son couple pour qu'il s'épanouisse au mieux.Je ne sais pas si ces réflexions aideront le non-libertin à mieux cerner cette pratique.Et s'il enrichira la réflexion des libertins.
RépondreSupprimerCar comme il est dit,chacun à sa manière de vivre le libertinage et sa sexualité...alors j'en doute.
Ce blog est intéressant de part la richesse des réflexion,mais à quoi bon théoriser et quasi philosopher à ce point sur un mode de vie et de pensée qui vous est propre et qui n'est pas moins normative que d'autres.La sexualité est une affaire de couple,elle s'invente à deux et aucune théorie ou livre ne légitimera telle ou telle vision des choses.
L'ouverture d'esprit ne se limite pas à être ou ne pas être libertin,c'est une question d'individu.
Je me demande quand même pourquoi tant de blog sur ce thème fleurissent sur la toile? Revendiquer son "originalité",la rendre légitime aux yeux des autres, chercher leur approbation? Si le couple est épanoui c'est bien suffisant.les réponses à nos questions nous les trouvons chez l'autre et en nous même au fur et à mesure de nos expériences.Que l'on ait une sexualité partagée ou pas.Je ne demande pas à mes amis ce qu'ils pensent de ma sexualité et encore moins aux inconnus..ce que pensent les autres je m'en fiche.Cela ne regarde que moi et mon conjoint!
Merci pour ce commentaire. Vous avez raison sur de nombreux points mais je ne peux m'empêcher de pousser votre raisonnement jusqu'à l'absurde. La sexualité est effectivement habituellement de l'ordre de l'intime et il n'y a pas de règle a priori. Et pourtant, la réalité culturelle de notre condition d'homme fait que nous nous embarrassons de nombreuses règles et de principes. Y compris chez les libertins, dont j'espère faire comprendre ici qu'il en existe autant de figures possibles qu'il peut exister de couples dit traditionnels. Point d'idéologie ou de théorie en tout cas, le libertinage moderne n'a pas sa source dans le libertinage des siècles précédents, c'est une autre façon de considérer son rapport à l'autre en essayant probablement de concilier certains impératifs sociaux comme l'accès immédiat au désir ou la vie à deux sur des décennies. A ce titre, il est donc intéressant de s'interroger sur cette pratique moderne quand on est sensible au logos, quitte à conclure qu'il n'y a que des questions ouvertes.
RépondreSupprimerMerci. Vous êtes donc les "victimes" de notre société de consommation....
RépondreSupprimerVous parlez d'accès immédiat au désir comme d'un impératif!! La frustration n'est elle une des conditions du désir? N'alimente t-elle pas notre imaginaire?..que nous reste t-il lorsque nous avons tout expérimenté , vécu tous nos fantasmes?
Quant à la vie à deux sur des décennies, en quoi un couple libertin serait-il plus pérenne qu'un autre? Qu'adviendra t-il si l'un des deux souhaite "un retour en arrière"?
En effet, ce ne sont que des questions ouvertes...
J'ajouterais quand même qu'à travers un blog on se met "en vitrine" on s'expose...à l'avis , aux réactions des uns et des autres.Il y a donc un besoin de revendiquer sa sexualité!
RépondreSupprimerS'exposer, est-ce revendiquer ? Je ne le pense pas... Nous fuyons le prosélytisme comme le narcissisme... L'objet est plutôt d'apaiser les esprits...
RépondreSupprimerQu'advient-il en effet quand l'un des deux veut revenir en arrière ? C'est en réalité la même question ouverte lorsque l'un des deux veut aller en avant... une vie de couple est une construction et rien n'est jamais figé dans le marbre. Vivre ses fantasmes, les "épuiser" ne veut pas dire qu'il y a forcément une course en avant...
RépondreSupprimerQuant à la notion de victime, le mot est mal choisi. Il s'agit plutôt de constater que nous vivons dans une société qui a lentement fait glisser la conscience citoyenne vers la conscience consumériste. Les libertins contemporains n'y échappent pas plus que n'importe quel quidam.
Une pomme croquée comme symbole sur un téléphone n'indique-t-il pas que nous vivons des temps messianiques mais où l'idéal s'est incarné dans la matière à défaut d'élever le sujet ? La frustration n'est pas une condition du désir, mais un déplacement du désir; nuance. Frustré, nous courrons d'un désir à l'autre avec un sentiment d'incomplétude qui interdit la sérénité.
Revendiquer est peut-être mal approprié,en attendre des réactions certainement.
RépondreSupprimerApaiser les esprits, dites-vous...mais de qui? des libertins? Des non libertins? Le votre?
Pourquoi y a t-il si peu de réactions?
Il serait intéressant d'avoir des commentaires émanant de votre entourage libertin et de connaître le point de vue de la personne qui partage votre vie.Il se pourrait que je me trompe, mais j’ai l'impression qu'il n'y a qu'une personne qui s'exprime.Celle là même qui a écrit les articles...et c'est dommage!
Je n'ai pas réussi à me faire comprendre.
RépondreSupprimerLa société dans laquelle nous vivons est bel et bien telle que vous la décrivez.Et personne n'est dupe.
Mais si tout nous pousse à consommer, à satisfaire nos désirs immédiats,certains tiennent encore à leurs fantasmes.Et heureusement!!
La frustration,pour moi, lorsqu'elle n'engendre pas de souffrance est nécessaire à l'esprit comme au corps.satisfaire toutes nos envies c'est en vouloir toujours plus,aller toujours plus loin s'en pour autant être satisfait.
Je connais peu de libertins modérés.Une fois qu'ils ont le pied dans l'engrenage,ils repoussent toujours plus loin leurs limites, multiplient les rencontres.Qu'advient-il du couple si on enlève au couple ce "moteur" du désir,qui laisse peu de place à deux ( ce n'est que mon avis)?
Vous nouez quand même des liens à travers vos rencontres.Heureusement.
Vous donnez de vous, certainement, mais vous butinez et vous revenez toujours à vous, à votre couple ( le "retour à la chaumière" que vous évoquez dans un autre billet). Le libertinage est surtout réconfortant pour l'Ego.