J'ai vu l'horloge du ciel se dérégler, le sphinx ouvrir ses pattes
et me dévorer,
me déchiqueter,
me laisser ventre ouvert
aux rapaces, aux petites dents des rongeurs
aux petites mandibules des fourmis
aux mouches
aux bactéries,
une charogne puante, une vilaine chair sacrifiée au Dieu Soleil.
J'ai vu l'horloge du ciel se dérégler, le sphinx ouvrir sa gueule.
Mon petit œil rond qui tournait dans ce qui me restait de globe,
scrutait le ciel à la recherche d'un signe
à la recherche d'un mot, d'un sens, d'un pourquoi,
scrutait les allers et venues de celles et ceux qui me dévoraient
de celles et ceux qui m’éparpillaient,
me rendaient à la terre,
la terre sèche,
la terre glaise,
la terre grasse.
Chacune de mes cellules, de mes bouts de rien
repartaient dans le grand cycle. Ici dans l'estomac
d'un rat, ici au pied d'un magnolia.
Mes gênes qui n'étaient qu'en location,
retrouvaient leur propriétaire,
et tel Osiris démembré,
je m'envolais au quatre coin du monde.
J'ai vu l'horloge du ciel se dérégler, le sphinx me sourire.
J'ai voyagé, découvert des lieux merveilleux
rencontré des milliards de vie,
participé à toutes les bacchanales de l'existence,
à tous ces cycles complexes,
ces rites sauvages,
ces fantaisies lunaires.
J’ai vu les larmes du ciel qui tombaient par amour
pour nourrir le cœur immaculé de la terre ;
j’ai vu les lents engrenages de pierres qui façonnent
les montagnes et les plaines,
J'ai entendu la litanie des hommes,
la souffrance,
la joie,
partout le fatum dans son œuvre délicate,
dans son minutieux travail d'orfèvre,
j’ai vu l’artisan, partout, sur chaque lopin de terre,
dans le fond de l’oeil de chaque mammifère,
dans la plante qui se tourne vers Râ,
dans l’appareillage complexe des cieux horlogers,
dans la couleur qui joue à se prétendre parfum,
dans le parfum qui joue à se prétendre âme,
dans l’âme qui se prend pour une libellule,
flottant au dessus
d’une mer salée
sous le ciel de plomb
orageux
couroux
de Dieu
l’artisan
qui tisse
rêve.
J'ai vu l'horloge du ciel se dérégler, le sphinx me sourire,
J’ai vu la fin des temps, les cosmos,
les météores immobiles
le froid
des espaces infinis
ressenti la brûlure des astres,
goûté les voies lactées qui tissent
comme des toiles d’araignées
des seins de femmes
sur la toile de l’éternité
Et je me suis éteint
nova
puis boule noire et froide
mon oeil a scillé
une dernière fois
avant d’en finir avec le rêve.
samedi 17 novembre 2012
vendredi 16 novembre 2012
Nuque
c'est une plage, un îlot,
une fleur pourrait s'y épanouir
mais la nature y préfère le zen
le désert d'un sable chaud,
la chaleur d'un baiser rond.
Du coin de l'épaule
on y devine un creux.
Du coin de l'oreille
on se met à rêver
d'un noeud, d'une bosse
qui comme un chameau
traversant la plaine
devient une peinture
à l'huile,
à l'eau
sur le grain d'une peau
qui invite à la parcourir
comme un voyage
en bateau.
On y dort paisiblement
comme dans le berceau
du début du monde.
On s'y prélasse,
on s'y promène pour
rêver,
flâner,
rire ou
pleurer.
On y voit parfois tomber
des météores de cheveux
ou des fleurs salées qui viennent
des yeux.
Ces yeux qui de loin,
très loin, au confin du monde
vous regardent avec le même
sourire
plaisir
amour
que deux soleils
qui scruteraient Machu Picchu.
une fleur pourrait s'y épanouir
mais la nature y préfère le zen
le désert d'un sable chaud,
la chaleur d'un baiser rond.
Du coin de l'épaule
on y devine un creux.
Du coin de l'oreille
on se met à rêver
d'un noeud, d'une bosse
qui comme un chameau
traversant la plaine
devient une peinture
à l'huile,
à l'eau
sur le grain d'une peau
qui invite à la parcourir
comme un voyage
en bateau.
On y dort paisiblement
comme dans le berceau
du début du monde.
On s'y prélasse,
on s'y promène pour
rêver,
flâner,
rire ou
pleurer.
On y voit parfois tomber
des météores de cheveux
ou des fleurs salées qui viennent
des yeux.
Ces yeux qui de loin,
très loin, au confin du monde
vous regardent avec le même
sourire
plaisir
amour
que deux soleils
qui scruteraient Machu Picchu.
lundi 8 octobre 2012
Magie noire
J’ai mangé des couillons d’oie, du ventre de lièvre. J’ai frotté de la civette sur mon gland, fait des décoctions de mille-pertuis. J’ai respiré la fumée de la dent d’un mort, ouvert le ventre béant et chaud d’une jument pour croquer dans l’hippomane, mâché de la cardamome à la lune montante.
Mais je suis toujours là, vieil anachorète au sang bouillant, puant le fauve et le sperme, les yeux brouillés sur l’objet de mon désir alpha.
Je me suis noyé dans les sortilèges, pourri mon âme en offrant mon sang à Vénus, rencontré Orphée aux confins du styx, j’ai eu le coeur dévoré mille fois par les Ménades. J’ai été maudit des Dieux lunaires, j’ai broyé ma langue à réciter des chants anciens.
Mais je suis toujours là, vieil anachorète au sang bouillant, puant le fauve et le sperme, le sexe dressé vers l’inaccessible.
Je l’avais rencontré un soir d’aurore, un matin embrumé par une pluie glacée, sur la rivière des rails où le tam-tam des trains entrait lentement en résonance avec ma poitrine. Elle pleurait des cheveux blonds, arpentait le sol triangle de ses yeux tristes en mangeant un beignet sucré qui avait la forme de mon foie.
Elle était douce, du miel d’Acadie, dès les premiers instants j’avais été l’insecte prisonnier d’une toile de jambes, roulé dans un collenchyme de râles et de soupirs, d’orgasmes mystiques qui me donnait l’impression de communier avec Dieu.
Mais elle était aussi de la nature de Satan, de cette chair de pierre qui vous glace et vous fascine, qui vous oblige à vous noyer dans la noèse, qui transfigure chaque instant d’éternité en infâme brûlot et blasphème.
Aussi, lentement, inexorablement, je me suis incarné dans son ombre, devenant la chair fantomatique de son logba, incapable de voir, d’entendre ou de goûter à d’autres plaisirs que ceux d’une fosse noire, de ce trou qui chaque jour grandissait en moi et me dévorait le coeur et les reins.
Et je suis devenu aussi noir que les ténèbres, abysse sans abscisse, ordonné prêtre fou, vieux sorcier, mystique, ascète d’un cul qui rayonnait dans la nuit noire de mon esprit dérangé.
J’ai commencé à manger de la tomentille, à saigner des taureaux blancs, à mélanger la mandragore et la jusquiame, à boire de l’eau de marais.
Et maintenant je suis là, vieil anachorète au sang bouillant, puant le fauve et le sperme, l’esprit fou et l’âme tourmenté, maudit parmi les maudits.
lundi 24 septembre 2012
Osez !
Sortie officielle demain d'un recueil de nouvelles érotiques aux éditions de la musardine..
Une de nos nouvelles est dans ce livre.. arriverez-vous à la retrouver ?
http://www.lamusardine.com/editions-la-musardine/Osez%20%2820%20histoires%20de...%29/la-musardine/collectif/12852-osez-20-histoires-de-sexe-sur-internet.html
Une de nos nouvelles est dans ce livre.. arriverez-vous à la retrouver ?
http://www.lamusardine.com/editions-la-musardine/Osez%20%2820%20histoires%20de...%29/la-musardine/collectif/12852-osez-20-histoires-de-sexe-sur-internet.html
jeudi 13 septembre 2012
me, moi, myself, ich
Soleil vert dans une nuit d’automne,
Je suis la roue qui grince, le ver de la pomme,
l’hominidé sauvage, le pierrot des caves.
Je suis le rire qui vient après les pleurs,
l’odeur de pluie au printemps,
la trace de l’avion dans les cieux.
Je suis le bouc, la chèvre, la corneille de carnaval,
le chien obéissant et la louve affamée.
Mes doutes sont des hiéroglyphes
pastels gravés dans le marbre
de mes certitudes impossibles.
Je suis la table à dessin où l’autre
vient tracer au couteau ses blessures.
J’écoute, je pleurs, je ris,
je vis pour cette petite pulsation
qui commencée dans le pantalon
vient secouer tout mon être
et me dresser face au Dieu sourd
pour être dévoré par la passion,
la langueur,
la douceur
de ces femmes,
heureuses ou malheureuses,
pour qui je veux être la nourriture.
mardi 11 septembre 2012
La logique du balancier...
Interview très intelligente de Marylin Manson sur la morale en balancier dont je parle régulièrement... Mais le plus intelligent est encore le mot de la fin dans cette interview... Incroyablement fin...
Rien de neuf sous la fesse...
Taubira ouvre l'adoption et le mariage aux couples homosexuels (source : http://www.liberation.fr/societe/2012/09/11/taubira-ouvre-l-adoption-et-le-mariage-aux-couples-homosexuels_845413)
Najat Vallaud-Belkacem veut abolir la prostitution (source : http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/najat-vallaud-belkacem-veut-abolir-la-prostitution-25-06-2012-2064731.php)
Quoi
de neuf ? Pas grand chose finalement... Je mets volontairement
ces deux sujets en rapport car ne nous y trompons pas, il s'agit bien
de choix moraux... Qu'importe d'ailleurs que nous soyons pour ou
contre, le propos n'est pas là. Vouloir encadrer, faire des
catégories, c'est aller dans le sens de la morale, et donc
s'éloigner un peu plus de l'éthique où il appartient à chaque
homme d'être l'artisan de son propre bonheur.
Ces
questions par ailleurs sont des duperies.. la prostitution est
d'abord un fait social, peut-on interdire la misère ? Quant au
mariage des homosexuels est un fantasme. Le projet de loi vise à ne
pas autoriser la procréation médicalement assistée, ce qui
démontre que c'est avant tout un symbole que l'on cherche plus
qu'une autorisation. Il faut toujours aller chercher du côté de la
limite pour comprendre...
Les
origines ontologiques de la prostitution comme du mariage sont à
chercher toutes les deux du côté du rapport particulier qui existe
entre l'argent et le sexe. Et ces deux grandes figures de style qui
ne s'opposent que dans la forme ont pourtant une source commune assez
simple à comprendre.
Historiquement,
le mariage est un moyen de conserver le patrimoine. L'église ne s'y
est pas trompé en interdisant le mariage à ses prêtres au XII eme
siècle.
Quant
à la prostitution, son origine est encore plus amusante, car dans
tous le bassin méditerranéen pendant l'antiquité, les prostituées
étaient sacrées, affiliées aux temples et considérées comme les
épouses des dieux. D'autres, de plus basse extraction, servaient de
revenus aux temples et à l'état. Les esclaves qui étaient
considérés comme des propriétés, des objets, servaient également
à la distraction sexuelle.
De
ces deux figures, on voit le lien évident à l'argent, la propriété
ou le patrimoine. Et donc le rapport que notre société entretien
avec le désir de puissance et de contrôle.
Et
comme dans toute belle névrose, les fantasmes se promènent le long
du balancier, un coup à gauche, un coup à droite, incapable
d'atteindre la sérénité de l'homme qui jouit tranquillement. Les
obsessions, les fantasmes et tout le cortège absurde des désirs qui
cherchent à fuir l'angoisse tant bien que mal.... En tout cas, tout
cela ne changera rien pour les intéressés. Quant le désir est
impérieux, la loi se contourne. Les homosexuels n'ont pas attendu
une loi pour s'occuper d'enfants, et les prostitués continueront
d'être dans clandestinité.
mardi 4 septembre 2012
De l'art ou du Lard ?
http://news.naij.com/6331.html
Une exposition danoise montre en ce moment une performance où des couples font l'amour. Objectif, montrer la beauté de l'amour et du sexe, loin de la pornographie...
Qui postule pour remplacer les artistes fatigués ?
Une exposition danoise montre en ce moment une performance où des couples font l'amour. Objectif, montrer la beauté de l'amour et du sexe, loin de la pornographie...
Qui postule pour remplacer les artistes fatigués ?
vendredi 31 août 2012
La tête est prise...
Oh, je sais que les libertins détestent cela ! "Se prendre la tête"..
Une expression que je trouve pour ma part vulgaire, sans esprit qui pourrait sortir d'une caserne... De plus, réfléchir, hésiter, se tromper, recommencer, encore et encore, jusqu'à peut-être trouver le graal.. ou pas, voilà une activité saine et positive qui me donne bien plus le sourire que d'aller pomper des heures sur une barre de métal froid comme un shadock (Mes muscles se portent très bien, merci pour eux)...
Mais ma tête est malade... malade de ne pas résoudre une équation depuis ce matin. J'essaye de mettre en structure les mœurs, le désir, les fantasmes... mais l'équation m'échappe comme vous pouvez le voir en image..
Mais je suis têtu, j'aime me "prendre la tête", pour votre plaisir et le mien, car je compte bien vous faire un article étonnant si j'arrive à structurer mon intuition.. Affaire à suivre...
Une expression que je trouve pour ma part vulgaire, sans esprit qui pourrait sortir d'une caserne... De plus, réfléchir, hésiter, se tromper, recommencer, encore et encore, jusqu'à peut-être trouver le graal.. ou pas, voilà une activité saine et positive qui me donne bien plus le sourire que d'aller pomper des heures sur une barre de métal froid comme un shadock (Mes muscles se portent très bien, merci pour eux)...
Mais ma tête est malade... malade de ne pas résoudre une équation depuis ce matin. J'essaye de mettre en structure les mœurs, le désir, les fantasmes... mais l'équation m'échappe comme vous pouvez le voir en image..
Mais je suis têtu, j'aime me "prendre la tête", pour votre plaisir et le mien, car je compte bien vous faire un article étonnant si j'arrive à structurer mon intuition.. Affaire à suivre...
mercredi 29 août 2012
Hasta la vista, baby
Fin
des vacances et retour sur Paris et ses pierres mortes, son soleil de
plomb qui fait surtout transpirer et les touristes, ah oui, les braves
touristes que l’on confond assez bien avec un bobo tant ils sont de
la même nature spectrale.
L’occasion pour moi de voir que les commentaires se sont essentiellement tournés sur le blog sur la moralité féminine. Ah, il semble difficile encore aujourd’hui d’accepter qu’une femme puisse coucher avec plusieurs hommes sous l’oeil amoureux de son mari. En tout cas, cette dernière est affublée d’un sobriquet moins glamour que celui de dragueur. A bon entendeur, salut ! Les saints bols doivent rester chastes, maman se cache toujours au fond d’une femme libre et il ne faudrait pas qu’elle se réveille sinon ça sentirait l’inceste à plein nez. Un homme, ça va, deux ou trois hommes, bonjour les dégâts.
La réalité est en tout cas bien plus cucul que les commentaires le laissent entendre. Les gangs-bangs, ce n’est pas monnaie courante... Oui, ils existent mais il faudrait filmer cela pour voir que cela ne se déroule pas comme dans les films à papa ! La dame n’est pas la viande que l’on achète au poids, et ces messieurs n’ont pas tous le dard en avant prêt à jouer la guêpe en furie. C’est sensible un homme ! Nombreux sont ceux ou celles qui en passant à l’acte découvre qu’il n’est pas si simple de jouer le matador ou la vache folle ! On joue souvent dans la boucherie du mou ou du baveux. Et comme chez les dominos, quand il y en a un qui se dresse, les autres tombent !
Un peu comme chez les naturistes que nous avons rencontré cet été. Elle est belle l’idée de se promener cul nu sur la plage.. et il est vrai que tremper biscuit et miche dans l’eau salée, à défaut de revigorer le machin, ça donne une vraie sensation de liberté ! Mais quand on revient sur la plage, on se rend compte qu’on est quand même entouré de vielles planches qui matent et que le prospectus qui nous vendait de beaux corps bronzant au soleil était un peu mensonger... on y croise surtout des gros culs, des têtes avec des bobs et un cheptel de grands mères !
Il faut que je me fasse pardonner d’avoir un peu laissé à l’abandon ce blog ces dernières semaines. Les lecteurs fidèles ont pu lire l’article en question, mais j’ai perdu un ami très cher et les mots me manquaient pour venir ici raconter nos voyages à libertinage-city. La simple page blanche donnait déjà envie de vomir, et les mots ressemblaient tous à des puddings indigestes que je me refusais à enfiler comme des perles.
Mais la vie reprend son cours, le diable sort de sa boite, et quand on sent la mort s’inviter aussi intimement à table, on se sent l’âme d’un résistant. Rien n’est plus efficace comme potion que de la tancer en brûlant la chandelle par les deux bouts.
A bientôt amis lecteurs et amies lectrices.
L’occasion pour moi de voir que les commentaires se sont essentiellement tournés sur le blog sur la moralité féminine. Ah, il semble difficile encore aujourd’hui d’accepter qu’une femme puisse coucher avec plusieurs hommes sous l’oeil amoureux de son mari. En tout cas, cette dernière est affublée d’un sobriquet moins glamour que celui de dragueur. A bon entendeur, salut ! Les saints bols doivent rester chastes, maman se cache toujours au fond d’une femme libre et il ne faudrait pas qu’elle se réveille sinon ça sentirait l’inceste à plein nez. Un homme, ça va, deux ou trois hommes, bonjour les dégâts.
La réalité est en tout cas bien plus cucul que les commentaires le laissent entendre. Les gangs-bangs, ce n’est pas monnaie courante... Oui, ils existent mais il faudrait filmer cela pour voir que cela ne se déroule pas comme dans les films à papa ! La dame n’est pas la viande que l’on achète au poids, et ces messieurs n’ont pas tous le dard en avant prêt à jouer la guêpe en furie. C’est sensible un homme ! Nombreux sont ceux ou celles qui en passant à l’acte découvre qu’il n’est pas si simple de jouer le matador ou la vache folle ! On joue souvent dans la boucherie du mou ou du baveux. Et comme chez les dominos, quand il y en a un qui se dresse, les autres tombent !
Un peu comme chez les naturistes que nous avons rencontré cet été. Elle est belle l’idée de se promener cul nu sur la plage.. et il est vrai que tremper biscuit et miche dans l’eau salée, à défaut de revigorer le machin, ça donne une vraie sensation de liberté ! Mais quand on revient sur la plage, on se rend compte qu’on est quand même entouré de vielles planches qui matent et que le prospectus qui nous vendait de beaux corps bronzant au soleil était un peu mensonger... on y croise surtout des gros culs, des têtes avec des bobs et un cheptel de grands mères !
Il faut que je me fasse pardonner d’avoir un peu laissé à l’abandon ce blog ces dernières semaines. Les lecteurs fidèles ont pu lire l’article en question, mais j’ai perdu un ami très cher et les mots me manquaient pour venir ici raconter nos voyages à libertinage-city. La simple page blanche donnait déjà envie de vomir, et les mots ressemblaient tous à des puddings indigestes que je me refusais à enfiler comme des perles.
Mais la vie reprend son cours, le diable sort de sa boite, et quand on sent la mort s’inviter aussi intimement à table, on se sent l’âme d’un résistant. Rien n’est plus efficace comme potion que de la tancer en brûlant la chandelle par les deux bouts.
A bientôt amis lecteurs et amies lectrices.
vendredi 20 juillet 2012
Raymond Abellio
Des enregistrements du philosophe Raymond Abellio trouvés au hasard d'une promenade sur la toile...
Que du bonheur !
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste01.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste02.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste03.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste04.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste05.mp3
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http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste07.mp3
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http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste10.mp3
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http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste13.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste14.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste15.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste16.mp3
Que du bonheur !
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste01.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste02.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste03.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste04.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste05.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste06.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste07.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste08.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste09.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste10.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste11.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste12.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste13.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste14.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste15.mp3
http://blockhaus.editions.free.fr/Sons/Abellio1/Piste16.mp3
samedi 14 juillet 2012
Petit hommage à la déesse lunaire
C’est une vierge aux pieds de taureau,
Son oeil est un trou noir, une bille toute ronde, un astre sombre,
elle choisit la place et le lieu, elle donne et reprend.
Diane chasseresse,
Diane pécheresse,
Diane lunaire;
Elle dévore le coeur, les reins, les seins,
une lionne à la bouche de miel, à la crinière folle,
qui s’ouvre comme une fleur.
Elle est pollen de sourires et de baisers,
brise de printemps et tempête de fleurs,
Malice et bouton d’or dans les champs élysées.
C’est une vierge aux pieds de taureau qui écrase, étouffe,
Tel Gengis, plus rien ne pousse, plus rien ne reste
sinon le souvenir de cette bille noire, ronde,
de ce trou sombre qui aspire, qui dévore, qui endort
pendant que l’on s’accroche au rivage d’une bouche,
que notre bateau tangue, s’agite, devient fou.
Elle est une mer de sable où l’on s’allonge,
une mer de rocailles, une mer de souffre où l’on se brûle,
où l’on se consume, où l’on se perd, où l’on se noie.
Ses pieds, ses mains, ses jambes, son corps entier nous pénètre
et il ne reste plus rien de nous sinon le souvenir évanescent
d’une lune glissant sur les cieux lactés,
d’un météore fusant sur la voute céleste.
C’est une vierge aux pied de taureaux,
Diane, une déesse, une pécheresse, un astre sombre
au rire éclatant, au charme éblouissant
qui boit mes larmes dans le calice de mon coeur sanglant.
Son oeil est un trou noir, une bille toute ronde, un astre sombre,
elle choisit la place et le lieu, elle donne et reprend.
Diane chasseresse,
Diane pécheresse,
Diane lunaire;
Elle dévore le coeur, les reins, les seins,
une lionne à la bouche de miel, à la crinière folle,
qui s’ouvre comme une fleur.
Elle est pollen de sourires et de baisers,
brise de printemps et tempête de fleurs,
Malice et bouton d’or dans les champs élysées.
C’est une vierge aux pieds de taureau qui écrase, étouffe,
Tel Gengis, plus rien ne pousse, plus rien ne reste
sinon le souvenir de cette bille noire, ronde,
de ce trou sombre qui aspire, qui dévore, qui endort
pendant que l’on s’accroche au rivage d’une bouche,
que notre bateau tangue, s’agite, devient fou.
Elle est une mer de sable où l’on s’allonge,
une mer de rocailles, une mer de souffre où l’on se brûle,
où l’on se consume, où l’on se perd, où l’on se noie.
Ses pieds, ses mains, ses jambes, son corps entier nous pénètre
et il ne reste plus rien de nous sinon le souvenir évanescent
d’une lune glissant sur les cieux lactés,
d’un météore fusant sur la voute céleste.
C’est une vierge aux pied de taureaux,
Diane, une déesse, une pécheresse, un astre sombre
au rire éclatant, au charme éblouissant
qui boit mes larmes dans le calice de mon coeur sanglant.
jeudi 12 juillet 2012
RIP
A
toi mon ami qui fus mon confident, mon double, mon frère, à toi que
j'ai rencontré un jour de septembre à côté de la Sorbonne où
nous avons fait nos classes ensemble, refait le monde, découvert
Schopenhauer, Nietzche, Klima, Thomas Bernhardt, toi qui tu me
suivais dans mes aventures théâtrales, toi qui fus le témoin de
ces vingt dernières années, témoin de mon mariage, parrain de mon
fils, à toi qui étais sans frontière humaine, sans frontière
intellectuelle, ouvert sur les autres, ouvert sur le monde, toi,
l'humaniste qui semblait avoir tout lu, tout vu et qui vivait comme
Cioran, toi qui savais écouter sans juger, parler avec ton cœur,
parler simplement, toi qui ne laisse aucune œuvre mais qui a
transformé tant de vie, toi le socrate, toi le diogène, toi qui de
la philosophie à l’ostéopathie, de l'alchimie à l'ufologie, du
cinéma à la littérature était un monstre sacré, un être rare et
subtil, un homme qui donne sans compter, fidèle en amitié, fidèle
et passionné, toujours souriant malgré l'adversité, toujours
brillant, professeur rollin ayant toujours quelque chose à dire,
foutraque, brillant, incroyablement intelligent et pourtant jamais
pédant, toujours prêt à expliquer, à montrer que le monde est
riche, complexe mais aussi simple et évident à vivre si l'on suit
son instinct, toi qui ne perdais jamais l'occasion d'être
enthousiaste, de voir la beauté dans l'horreur, dans l'enfer, toi
dont nos souvenirs communs sont plein d'éclats de rires, de folie et
de réflexions extravagantes ou subtiles, toi mon ami, mon frère qui
est mort ce week-end, toi qui me laisse orphelin, qui me laisse avec
une tristesse infinie au fond de mon cœur. A toi mon ami, mon frère,
je te souhaite un bon voyage dans l'au-delà et pour la messe, bah
j'irai me saouler.
jeudi 21 juin 2012
Trio de Janeiro
Il fut un chantre, une peste, un chien qui pousse sur la gueule comme une verrue sur ta peau. Des coups de miel, un sourire en arbre de Noël, il chantait le lupanar, sentait la cannelle et le karashi et longeait la lune d’une tangente tracée à la craie noire sur la blancheur de ta peau. Il bourdonnait un espéranto de doigts agiles, de peintures vivaces, grimpant, tordant, louchant, métamorphosant ton sexe en bouteille de klein, en piste d'amerrissage, en voilier goguenard, en igloo brûlant, en émissaire casanier.
Les grains de ta peau traçaient de petites vaguelettes sur les draps innocents, ta chevelure en bataille gauloise étalait ses sons tandis que la bucina s’harmonisait au taballos voyageur qui pigeonnait entre tes seins poirés. Le souffle de dieu, l’esprit logba, l’animal sévère et chimérique tournait sur le cercle clytocibe d’un sabbat de feu, offrant des plaisirs en diagonale, retroussant chaque centimètre de chair électrique, butinant chaque longeron d’os et d’écailles.
C’était la bataille de Pendragon et Thermantia, le souffre de la terre contre le souffle de l’air, l’alchimie rose, le sang qui palpite dans l’assiette creuse, le tamoul radical, l’écrasement des petites lettres sur le papier, l’encre de chine vomissante dans un parlé de soupirs, de vents, de dents qui s’entrechoquent, de graisses qui couinent, une vraie logorrhée de dieux anciens que l’on invoque sous la candeur d’un pugilat éternel.
Paquebot fantôme, voyage improbable et trio de janeiro éclatante, ville d’ombre et de lumière éclairée à la chandelle, en bord d’un lit de fête, samba du cul, carnaval polaire sous une couette de plumes d’âne volant, tes rires perçant l’oreiller du plaisir épluché. Un drap tombant au pied de la ville, dernier vestige d’un voile pudique qui s’oubliait pour ne plus être qu’un souvenir joyeux et lointain...
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