jeudi 12 juillet 2012

RIP



A toi mon ami qui fus mon confident, mon double, mon frère, à toi que j'ai rencontré un jour de septembre à côté de la Sorbonne où nous avons fait nos classes ensemble, refait le monde, découvert Schopenhauer, Nietzche, Klima, Thomas Bernhardt, toi qui tu me suivais dans mes aventures théâtrales, toi qui fus le témoin de ces vingt dernières années, témoin de mon mariage, parrain de mon fils, à toi qui étais sans frontière humaine, sans frontière intellectuelle, ouvert sur les autres, ouvert sur le monde, toi, l'humaniste qui semblait avoir tout lu, tout vu et qui vivait comme Cioran, toi qui savais écouter sans juger, parler avec ton cœur, parler simplement, toi qui ne laisse aucune œuvre mais qui a transformé tant de vie, toi le socrate, toi le diogène, toi qui de la philosophie à l’ostéopathie, de l'alchimie à l'ufologie, du cinéma à la littérature était un monstre sacré, un être rare et subtil, un homme qui donne sans compter, fidèle en amitié, fidèle et passionné, toujours souriant malgré l'adversité, toujours brillant, professeur rollin ayant toujours quelque chose à dire, foutraque, brillant, incroyablement intelligent et pourtant jamais pédant, toujours prêt à expliquer, à montrer que le monde est riche, complexe mais aussi simple et évident à vivre si l'on suit son instinct, toi qui ne perdais jamais l'occasion d'être enthousiaste, de voir la beauté dans l'horreur, dans l'enfer, toi dont nos souvenirs communs sont plein d'éclats de rires, de folie et de réflexions extravagantes ou subtiles, toi mon ami, mon frère qui est mort ce week-end, toi qui me laisse orphelin, qui me laisse avec une tristesse infinie au fond de mon cœur. A toi mon ami, mon frère, je te souhaite un bon voyage dans l'au-delà et pour la messe, bah j'irai me saouler.

1 commentaire:

  1. Je lis et relis ce texte à votre ami et je m'imagine, comme vous, devoir écrire quelque chose au sujet du mien, d'un proche, de quelqu'un que j'aime… Saurais-je le faire aussi bien que vous ? Je me permettrai, j'en suis sur, de me rappeler les vôtres : simples et beaux, choisis par votre cœur. Votre tristesse est aujourd'hui la mienne et comme vous, j'irai boire.

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