dimanche 27 novembre 2011
vendredi 18 novembre 2011
Sexe Halal(a.. tout ça pour ça)
Ayant publié quelques lignes sur Alia Elmahdy, de nombreuses personnes sont venues consulter le blog. J'ose croire que c'était plus pour ces quelques lignes que pour la photo de la militante. Je me suis dit qu'il était peut-être utile du coup d'en écrire un peu plus sur l'érotisme et le monde musulman... et les autres après tout. En ces temps troublés par un puritanisme de tout bord (et qui ne concerne pas exclusivement le moyen orient), il est peut-être salvateur d'en dire un peu plus et d'exprimer une opinion que j'espère utile à l'apaisement de tous.
Loin des propos blasphématoires dont l'objet reste quand même d'aller chatouiller l'angoisse de celui qui peut se sentir offensé, il faudrait rappeler à tous les lecteurs que la sexualité et le plaisir font parties de notre condition humaine et qu'ils appartiennent de façon égale, au moins arithmétiquement, à défaut d'une égalité géométrique, aux deux sexes et à tous les genres qui composent ces deux sexes.
L'observation de la nature est d'ailleurs une vraie leçon pour nous, mammifères doués de parole. La liberté sexuelle, l'adultère, les parties à plusieurs, l'homosexualité, la transsexualité ne sont pas des pratiques viciées inhérentes à l'humain. La nature nous offre un spectacle d'une grande diversité dont l'observation pourrait être de rigueur dans la compréhension de notre nature profonde.
Mais nous en avons déjà parlé, la sexualité humaine est teintée également de culture et de langage, ce qui complique un peu la chose, car elle ouvre un libre arbitre qui rend automatiquement les choses plus complexes.
A l'heure où nous n'étions pas encore passés à la station debout, le sexe des femelle était plus que visible et notre terrain de jeu plus olfactif que visuel. A quatre pattes, la femelle s'en sort mieux dans la démonstration de son désir que les hominidés dont l'érection est cachée par le corps.
En passant à la station debout, la femme s'est vue privée du rouge de ses lèvres vaginales pour montrer son désir tandis que l'homme, en plus de gagner l'érection corporelle, a gagné la visibilité de son érection phallique.
En passant de femelle à femme, cette dernière découvre le tissage, non sans rapport avec la toison pubienne qui cache un sexe que l'on ne peut plus voir, mais juste deviner. « C’est la nature elle-même qui aurait fourni le modèle de cette imitation en faisant pousser, au moment de la puberté, la toison pubienne qui cache les organes génitaux » écrivait Freud. La lingerie, l'attrait pour les femmes de ces jouets de séduction n'est pas sans faire écho au désir de l'homme de chercher par delà le tissu un sexe invisible qui révélerait la potentialité d'un invisible visible. Le voyeurisme chez l'homme a souvent pour cause le désir de voir enfin sortir du secret un sexe masculin chez une femme, sexe imaginaire évidemment.
Le tissage, le voile, a pour fonction de remplacer par ailleurs ce sexe invisible par l'objet qui le cache et qui devient pour le coup l'objet d'investissement libidinal. Les femmes se marient avec le voile, la pornographie japonaise cache les poils pubiens, les sémites cachent les cheveux, les femmes qui avaient couché avec des allemands pendant la seconde guerre mondiale se faisaient raser la tête à la libération, etc. On peut même voir dans cette exigence contemporaines des libertins de se raser les poils pubiens une amusante tentative de « faire tomber » le voile.
Voir un sexe, le sentir, le deviner est dans le registre de nos fantasmes, mais comme tout fantasme, la part d'interdit est souvent le revers du désir. Les femmes voilées renvoient à la part de sacré et de dégoût que peuvent avoir les hommes pour le sexe féminin ; mais plus le dégoût est fort, plus le désir est intense.
La femme est souvent l'être que l'on ne saurait voir. De fille à mère, son statut de femme désirable ou désirante est effacé car hautement anxiogène. Mieux vaut donc l'enfermer dans un un statut utile, celui de mère, mais l'angoisse monte alors d'un cran car le diable de l'inceste vient jeter le trouble, alors on voile ou on cache.
Le monde sémite, qu'il s'agisse des musulmans ou des juifs entretient ce rapport trouble à la femme. Qu'il s'agisse des clichés de la mère juive toute-puissante ou de la femme musulmane voilée, tout indique dans ces cultures un désir puissant pour la femme, aussi puissant que l'interdit, le sacré ou le dégoût qui en découle. Dans le monde chrétien, le rejet / désir de la femme a pris d'autres formes. Au moyen âge on brûlait les sorcières, les femmes qui savaient lire, on leur interdisait le sacerdoce sauf à être voilées. Puis l'invention de l'amour courtois bouscula profondément la civilisation occidentale tandis que la civilisation moyen-orientale redécouvrit le monde hellénique et l'amour des garçons au point de glacer le sang des chrétiens qui découvrait les frasques du monde arabes sans pouvoir comprendre que tout cela avait la même origine. Il est amusant d'ailleurs de lire les fils du procès des templiers qui ont longtemps vécu entre les deux mondes et qui étaient accusés notamment d'homosexualité. (je me suis toujours demandé d'ailleurs si l'idole Baphomet des templiers n'était pas une mauvaise traduction de Mahomet).
Nos civilisations n'ont pas toujours été puritaines, les musulmans sont loin d'être les parangons de vertus que l'on veut leur prêter. Nous sommes tous des êtres doués de désir qui nous arrangeons comme nous le pouvons avec les idéologies mortifères des imbéciles de tout bord. N'oublions pas que le pays peut-être le plus puritain aujourd'hui est certainement les états-unis où les mœurs sont très codifiés. La « date », cette demande officielle que l'on doit faire à une jeune femme pour sortir avec elle, le nombre de rdv obligatoire avant de l'embrasser, l'exclusivité qui doit faire l'objet d'une demande ; tout ceci n'est ni plus ni moins ridicule qu'un voile, un maquillage ou tout autre interdit ou jeu de séduction qui rentre dans la parade amoureuse du mammifère humain.
Reste que la frustration, l'impossibilité pour les pulsions de s'échapper et de s'épanouir peut entraîner des dérives comme des passages à l'acte qui transforme alors le jeu de l'amour en jeu de violence pour la plus grande détresse du bourreau comme de la victime.
Retrouvons notre sérénité de mammifère, acceptons nos désirs dans un cadre éthique (bon ou mauvais) et sortons du cadre moral (bien ou mal). Les libertins en répétant comme un mantra cette maxime : « tout est possible, rien n'est obligatoire », nous apprennent au moins que le possible du désir, quelque soit sa forme, est une ouverture vers notre soi le plus profond et vers l'autre dans sa plus grande différence.
Loin des propos blasphématoires dont l'objet reste quand même d'aller chatouiller l'angoisse de celui qui peut se sentir offensé, il faudrait rappeler à tous les lecteurs que la sexualité et le plaisir font parties de notre condition humaine et qu'ils appartiennent de façon égale, au moins arithmétiquement, à défaut d'une égalité géométrique, aux deux sexes et à tous les genres qui composent ces deux sexes.
L'observation de la nature est d'ailleurs une vraie leçon pour nous, mammifères doués de parole. La liberté sexuelle, l'adultère, les parties à plusieurs, l'homosexualité, la transsexualité ne sont pas des pratiques viciées inhérentes à l'humain. La nature nous offre un spectacle d'une grande diversité dont l'observation pourrait être de rigueur dans la compréhension de notre nature profonde.
Mais nous en avons déjà parlé, la sexualité humaine est teintée également de culture et de langage, ce qui complique un peu la chose, car elle ouvre un libre arbitre qui rend automatiquement les choses plus complexes.
A l'heure où nous n'étions pas encore passés à la station debout, le sexe des femelle était plus que visible et notre terrain de jeu plus olfactif que visuel. A quatre pattes, la femelle s'en sort mieux dans la démonstration de son désir que les hominidés dont l'érection est cachée par le corps.
En passant à la station debout, la femme s'est vue privée du rouge de ses lèvres vaginales pour montrer son désir tandis que l'homme, en plus de gagner l'érection corporelle, a gagné la visibilité de son érection phallique.
En passant de femelle à femme, cette dernière découvre le tissage, non sans rapport avec la toison pubienne qui cache un sexe que l'on ne peut plus voir, mais juste deviner. « C’est la nature elle-même qui aurait fourni le modèle de cette imitation en faisant pousser, au moment de la puberté, la toison pubienne qui cache les organes génitaux » écrivait Freud. La lingerie, l'attrait pour les femmes de ces jouets de séduction n'est pas sans faire écho au désir de l'homme de chercher par delà le tissu un sexe invisible qui révélerait la potentialité d'un invisible visible. Le voyeurisme chez l'homme a souvent pour cause le désir de voir enfin sortir du secret un sexe masculin chez une femme, sexe imaginaire évidemment.
Le tissage, le voile, a pour fonction de remplacer par ailleurs ce sexe invisible par l'objet qui le cache et qui devient pour le coup l'objet d'investissement libidinal. Les femmes se marient avec le voile, la pornographie japonaise cache les poils pubiens, les sémites cachent les cheveux, les femmes qui avaient couché avec des allemands pendant la seconde guerre mondiale se faisaient raser la tête à la libération, etc. On peut même voir dans cette exigence contemporaines des libertins de se raser les poils pubiens une amusante tentative de « faire tomber » le voile.
Voir un sexe, le sentir, le deviner est dans le registre de nos fantasmes, mais comme tout fantasme, la part d'interdit est souvent le revers du désir. Les femmes voilées renvoient à la part de sacré et de dégoût que peuvent avoir les hommes pour le sexe féminin ; mais plus le dégoût est fort, plus le désir est intense.
La femme est souvent l'être que l'on ne saurait voir. De fille à mère, son statut de femme désirable ou désirante est effacé car hautement anxiogène. Mieux vaut donc l'enfermer dans un un statut utile, celui de mère, mais l'angoisse monte alors d'un cran car le diable de l'inceste vient jeter le trouble, alors on voile ou on cache.
Le monde sémite, qu'il s'agisse des musulmans ou des juifs entretient ce rapport trouble à la femme. Qu'il s'agisse des clichés de la mère juive toute-puissante ou de la femme musulmane voilée, tout indique dans ces cultures un désir puissant pour la femme, aussi puissant que l'interdit, le sacré ou le dégoût qui en découle. Dans le monde chrétien, le rejet / désir de la femme a pris d'autres formes. Au moyen âge on brûlait les sorcières, les femmes qui savaient lire, on leur interdisait le sacerdoce sauf à être voilées. Puis l'invention de l'amour courtois bouscula profondément la civilisation occidentale tandis que la civilisation moyen-orientale redécouvrit le monde hellénique et l'amour des garçons au point de glacer le sang des chrétiens qui découvrait les frasques du monde arabes sans pouvoir comprendre que tout cela avait la même origine. Il est amusant d'ailleurs de lire les fils du procès des templiers qui ont longtemps vécu entre les deux mondes et qui étaient accusés notamment d'homosexualité. (je me suis toujours demandé d'ailleurs si l'idole Baphomet des templiers n'était pas une mauvaise traduction de Mahomet).
Nos civilisations n'ont pas toujours été puritaines, les musulmans sont loin d'être les parangons de vertus que l'on veut leur prêter. Nous sommes tous des êtres doués de désir qui nous arrangeons comme nous le pouvons avec les idéologies mortifères des imbéciles de tout bord. N'oublions pas que le pays peut-être le plus puritain aujourd'hui est certainement les états-unis où les mœurs sont très codifiés. La « date », cette demande officielle que l'on doit faire à une jeune femme pour sortir avec elle, le nombre de rdv obligatoire avant de l'embrasser, l'exclusivité qui doit faire l'objet d'une demande ; tout ceci n'est ni plus ni moins ridicule qu'un voile, un maquillage ou tout autre interdit ou jeu de séduction qui rentre dans la parade amoureuse du mammifère humain.
Reste que la frustration, l'impossibilité pour les pulsions de s'échapper et de s'épanouir peut entraîner des dérives comme des passages à l'acte qui transforme alors le jeu de l'amour en jeu de violence pour la plus grande détresse du bourreau comme de la victime.
Retrouvons notre sérénité de mammifère, acceptons nos désirs dans un cadre éthique (bon ou mauvais) et sortons du cadre moral (bien ou mal). Les libertins en répétant comme un mantra cette maxime : « tout est possible, rien n'est obligatoire », nous apprennent au moins que le possible du désir, quelque soit sa forme, est une ouverture vers notre soi le plus profond et vers l'autre dans sa plus grande différence.
lundi 14 novembre 2011
Aliaa Elmahdy
Une jeune femme égyptienne vient de poster sur son blog une photo nue de sa personne afin d'exprimer sa liberté (http://arebelsdiary.blogspot.com/). Les réactions ont été nombreuses et si quelques uns ont salué son courage pendant d'autres bigots trouvaient ce geste déplacé, personne n'a pourtant évoqué que l'islam n'a pas toujours été incompatible avec l'érotisme et les plaisirs charnels.
Je vous invite d'ailleurs à lire l'article paru dans tequel online (http://www.telquel-online.com/445/images/Erotisme.pdf) ou à lire Malek Chebel.
Félicitons le courage de cette jeune femme qui par delà les clivages a su exprimer sa liberté la plus folle et la plus raisonnable, la plus personnelle comme la plus publique. La nudité du corps n'est pas exclusivement de l'érotisme ou de la sexualité, l'habit déshabille disait Sartre, la nudité, elle, renvoie à notre condition humaine; intellectuelle, charnelle et fragile. Le désir, lui est de projection; aussi à tous ces tartuffes qui n'ont ont trouvé son acte déplacé et érotique, je les invite à relire Molière :
"TARTUFFE
Couvrez ce sein que je ne saurais voir:
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
DORINE
Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression!
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte:
Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas. "
Chère Aliaa Elmahdy, votre courage est à la hauteur de votre idéal. Ne fléchissez pas, ne pliez pas, les femmes et les hommes libres du monde entier sont avec vous et pensent comme vous.
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